Vous connaissez probablement l’expression de « Death by PowerPoint » où l’outil de présentation est assimilé à un facteur de mort par ennui. Lors de ce dernier séminaire, le chef de projet se félicitait pourtant d’avoir fait tenir sur une seule planche les 17 avantages du nouveau logiciel. Il les avait ensuite consciencieusement lus en tournant le dos au public, qui a sombré dans l’ennui ou dans son écran de smartphone.
Cette caricature est heureusement de moins en moins répandue, mais nous gagnerions probablement à davantage tirer parti des outils visuels dont nous disposons. C’est le parti pris de Nancy Duarte dans son ouvrage Slide:ologie, l’Art de réaliser des présentations efficaces. Elle ne cède pas à la tentation de renoncer complètement à PowerPoint, au contraire, elle nous donne des principes, des astuces et des recommandations pour avoir plus d’impact. Avant même de réaliser une première planche, elle nous exhorte à retrouver nos capacités visuelles :
« Ne sabordez pas votre carrière.
Nous sommes avant tout des communicateurs visuels. Dès la maternelle, crayons, pinceaux et pâte à modeler sont nos outils d’expression, pas les traitements de texte ni les tableurs.
Et les histoires racontées avec ces moyens limités étaient au moins aussi bonnes – sinon meilleures – que ce que vous pouvez faire avec les techniques modernes (…). Malheureusement, on vous a dit à un moment donné que vous n’étiez pas très bon en dessin. Après avoir vu ce que dessinaient les autres enfants de la classe, vous avez accepté cette idée, jeté l’éponge et décidé que le piano ou le football conviendraient mieux à glorifier l’enseignement primaire.
Aujourd’hui, en tant qu’adulte, vous avez abandonné le domaine du visuel. C’est ironique, compte tenu de la manière dont votre employeur et vos collègues reconnaissent vos compétences de communicateur – un talent régulièrement récompensé par des augmentations de salaire, des promotions, et auquel vous devez votre réputation. Communiquer efficacement est, de nos jours, une obligation professionnelle pour dominer la concurrence, faire passer ses idées, innover, lever des capitaux ou changer le monde. Votre profession exige probablement que vous communiquiez avec un outil visuel, sans tenir compte ni de vos compétences, ni de votre formation en la matière. (…)
Vous pouvez facilement faire des diapos moches, mais elles risquent d’avoir un impact négatif sur votre carrière. Investissez dans vos diapos et dans vos compétences visuelles. Faute de quoi, il ne vous reste plus qu’à saborder votre carrière par inadvertance. »
Nancy Duarte a un jugement qui peut sembler sévère sur le sabotage de sa carrière, mais il est vrai que nous sommes plus sensibles aux qualités visuelles d’une présentation qu’au discours qui a été tenu.
Enfin, pour convaincre les derniers réticents à explorer le domaine visuel, évoquons le plaisir éprouvé à stimuler sa créativité et à créer quelque chose de nouveau plutôt qu’à repartir d’une précédente présentation. Profitez de cet exercice imposé pour vous amuser aussi !