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Jardins sucrés

Par Belzaran

Jardins sucrés


Titre : Jardins Sucrés
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Fabrice Parme
Parution : Novembre 2011


Lewis Trondheim a déjà montré sa capacité à faire de la bande-dessinée jeunesse avec de multiples ouvrages, notamment en collaboration avec Fabrice Parme. Ils ont ainsi réalisé ensemble la série du « Roi Catastrophe », excellente bande dessinée jeunesse. Ils remettent le couvert avec « Jardins sucrés », publié chez Shampooing (collection gérée par Trondheim lui-même et qui devait, à l’origine, faire de la BD jeunesse avant de s’en éloigner). Trondheim se charge du scénario pendant que Parme réalise le dessin. 

Des enfants et leur doudou.

Cet ouvrage de 120 pages est construit en strips. Chaque page est constitué de 4 cases de taille égale et à la dernière case se situe la chute. « Jardins sucrés » fait intervenir des enfants et leurs doudous. On retrouve une petite fille avec un panda (qui croit que la petite fille est son doudou à lui), un doudou monstrueux mais peureux, une petite blonde avec une licorne, un jeune ado qui essaie de se débarrasser de son doudou… Il y en a pour tous les goûts. D’abord indépendants, les personnages vont finir par se croiser et construire une histoire plus globale. On retrouve le style de Trondheim qui écrit des strips tout en ayant une trame générale (« Le pays des trois sourires », « Fennec », « Politique étrangère »). C’est ici encore une fois une réussite.

Jardins sucrésLes auteurs parviennent parfaitement à retranscrire le monde des enfants. Les filles qui aiment les licornes et les fleurs, les garçons qui veulent de la bagarre… Les enfants ont une forte personnalité et une puissance d’imagination incroyable. La relation avec les doudous est toujours réussie et basée avant tout sur l’absurde. L’influence de « Calvin et Hobbes » de Bill Watterson n’est pas loin évidemment, les doudous étant souvent à l’origine du bon mot qui fait office de chute…

Le lecteur lambda aura vite tendance à fuir quand il entendra le mot « jeunesse ». Ce serait une erreur ! En effet, Trondheim a la capacité de créer deux niveaux de lecture et il est vite évident que « Jardins sucrés » est parfaitement adapté à une lecture adulte. Il faut juste avoir gardé son âme d’enfant (ou même son doudou !) pour se sentir concerné et se retrouver dans les personnages.

Il faut bien avouer qu’au-delà de l’humour souvent subtil, il se dégage une véritable tendresse de cet ouvrage. Difficile de ne pas être happé par la nostalgie en se projetant dans ce monde enfantin. On n’a plus qu’une envie, aller faire un câlin à son doudou et lui parler comme à un ami d’enfance.

Au niveau graphique, on retrouve le style très cartoon et moderne de Fabrice Parme. Son dessin est très lisible et simple, permettant une lecture facile. Je ne suis pas forcément fan de son trait mais force est de constater qu’il est parfaitement adapté à cet ouvrage. Les doudous et les personnages sont bien représentés et leur expressivité sert l’humour du livre.

Chaque page est plus ou moins un strip et les couleurs renforcent cet effet. Chaque planche a sa couleur dominante, renforçant l’idée d’une succession de petites scènes. Les couleurs sont vives. Les décors étant toujours colorisés d’un même ton, les personnages ressortent particulièrement. C’est logique car cet ouvrage est basé essentiellement sur le dialogue.

Jardins sucrés

Au final, « Jardins sucrés » prouve encore une fois que le duo Trondheim/Parme fonctionne parfaitement en bande dessinée jeunesse. Capables d’apporter un double niveau de lecture, cet ouvrage ravira aussi bien les enfants et leurs parents, ou les jeunes adultes qui regardent leur enfance avec un brin de nostalgie mélancolique.

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