- Que le signataire ne connaisse rien au sujet ;
- Qu’il soit, en contrepartie, un peu connu, au moins dans le microcosme parisien;
- Qu’il soit de gauche, écolo-bobo-vivrensembliste;
- Qu’il écrive comme un pied et si possible, qu’il soit vulgaire.
Alexandre Jardin avait donc toutes les qualités requises. Fils à papa devenu écrivaillon pour s’occuper, narcissique au point que tous ses romans tournent autour de sa petite personne, bobo accompli donc. Comme toute « personnalité » un peu médiatique, il a même essayé de se présenter à la présidence. Il nous sort un pamphlet contre le jugement du tribunal administratif de Paris qui a contrarié son amie Âne Stupidalgo en refusant la fermeture des voies sur berge.
Malheureusement mais logiquement il ne nous sert qu’une série d’âneries.
Avant de lancer sa diatribe, il aurait dû regarder de près les conclusions du jugement. Il y aurait vu que le juge n’est ni un anti-Hidalgo primaire et viscéral, ni un salaud de pollueur, ni un fana d’automobile, mais qu’il a simplement tiré conclusion de trois faits majeurs :
- L’enquête d’utilité publique était défavorable au projet et montrait que les études préliminaires étaient faussées.
- Le résultat de plusieurs mois de fermeture est une augmentation des embouteillages sur les quais hauts mais aussi dans les communes limitrophes et par contrecoup une augmentation de la pollution.
- Les quais libérés et laissés aux piétons et vélos sont VIDES.
Monsieur Jardin met tout ça sur le compte du diesel. Il en veut aux particules fines et veut faire interdire les diesel modernes alors que les diesels modernes n’émettent quasiment plus de particules fines tant les filtres sont efficaces. Selon lui, la moindre consommation de CO2 crée des NOx.
Il n’a rien compris. Le diesel émet moins de CO2 parce que les moteurs ont un meilleur rendement que leurs homologues à essence et donc consomment moins et rejettent moins. Le problème des vieux diesel sont les suies, ou particules fines, et quand on améliore les filtres à particule au point de ne plus rien laisser passer, on a davantage de NOx, mais in fine pas beaucoup plus qu’avec l’essence.
Si Monsieur Jardin était de bonne foi, il saurait aussi que les fameuses particules fines ne viennent pas que des moteurs thermiques. Même presque pas. Ils viennent de diverses sources, dont le frottement des pneus sur l’asphalte (ce qu’il en reste à Paris entre deux nids de poule) et surtout l’usure des plaquettes de freins. Or, quand on embouteille tout par malveillance, qu’on désynchronise les feux pour en rajouter, on obtient davantage de coups de freins, de ré-accélérations, et finalement de pollution que dans une circulation fluide. N’importe qui peut comprendre ça sauf Monsieur Jardin et Madame Hidalgo.
Si Monsieur Jardin était de bonne foi il saurait aussi que plein d’autres choses créent des particules fines, même les pollens, mais surtout au printemps. En hiver, à part les chauffages au fuel qui restent encore, demandons-nous quel est l’impact par vent d’est des centrales thermiques à charbon que la Kaiserin germanique a ré ouvertes pour pallier l’inutilité de ses moulins à vent. N'oublions pas non plus que la plus grande concentration de particules fines se trouve dans le métro et qu'une partie est rejetée à la surface.
Mais Monsieur Jardin aime faire parler de lui, et de ses proches. Sa fille tousse, surtout depuis décembre, et puisque c’est sa fille à lui, ça ne peut être que la faute des autres, donc de la pollution. N'envisageons pas des toux d'origine psychosomatique liées à un père étouffant !
A-t-il au moins remarqué que les crises de toux de sa fille ont commencé avec la fermeture des voies ? C’était aussi le début de l’hiver et j’ai envie de lui dire qu’elle n’avait qu’à sortir couverte, mais s’il faut attribuer ses bobos à la pollution, alors il faut d’urgence qu’il demande à sa copine de répondre aux injonctions du tribunal et d’arrêter ses conneries, donc OUVRIR LES VOIES A LA CIRCULATION.