[Test] Kingdom Come : Deliverance

Kingdom Come Deliverance, un RPG sans fantasy en plein univers médiéval aux graphismes criant de réalisme et à la complexité parfois déconcertante

Henry, fils de forgeron et rien de plus, voici notre héros que nous allons incarner et suivre durant toute l’histoire dans Kingdom Come Deliverance, au royaume de Bohême en pleine passation de pouvoir. Nous découvrons l’histoire et la vie dans notre petit village, faisant ainsi connaissance avec notre famille, nos amis et petite amie. Une vie paisible dans cette petite bourgade ô combien sympathique, Warhorse Studios nous met dans l’ambiance, nous fait apprécier les environs et les gens pour faire comme dans Game of Thrones : Tuer tous ceux que nous avions appris à aimer.

Il était une fois, un bon à rien

Bien loin d’être un héros, Nous découvrons que notre Henry n’est autre qu’un pécore au début de notre aventure et vous vous en apercevrez bien vite, face aux PNJ vous comprendrez bien rapidement que votre tenue, vos faits d’armes, vos choix de dialogue et vos compétences changeront le regard de tous ceux qui vous entourent. Lui n’est qu’un coureur de femme, buveur de bière et deviendra un grand parieur aux dés plus tard ( nous le savons tous).

Mais c’est aussi ça qu’on aime dans Kingdom Come Deliverance, dès le début exit la simplicité, faites place à la complexité, le titre vient bousculer les codes pour la moindre chose, dès la première mission on découvre vraiment ce que l’on est : Un gros nul pour négocier, un gringalet pas du tout pris au sérieux ( l’aspect extérieur, les vêtements ont une grande importance ) et un être frêle en combat vu les dizaines de coup de genoux dans les dents que nous prenons.

Comprendre vite ce qu’il faut changer pour devenir quelqu’un, CE quelqu’un que vous voulez devenir, c’est bien, mais y arriver c’est une toute autre chose et c’est long, péniblement long suivant le chemin que vous souhaitez emprunter. Vous souhaitez devenir un as au combat à l’épée ? Et bien équipez-vous de celle-ci et allez torturer quelques marauds sur la route ! Vol à la tire ? Allez vilipender quelques nobles !

Un système de crochetage réalisé par les sbires de Satan

Concernant le crochetage, l’équipe en charge de cette  partie devait simplement être en dépression ou ne pas du tout aimer les gens pour mettre en place un système aussi violent. Le « très facile » doit correspondre au niveau nightmare. Sur consoles vous devrez à l’aide des deux joystick maintenir le point d’accroche et tourner en même temps les deux joystick pour tenter le crochetage. Autant vous dire dès le début du jeu, lorsque l’on est obligé d’en passer par là, vous allez passer quelques heures avant d’y parvenir, à charger et recharger encore et encore des sauvegarde avant d’y parvenir MAIS quel joie et quel soulagement une fois que l’on a réussi ! Ah non.. Un garde vient de me prendre la main dans le sac, direction la prison et bye bye la réputation.

Très sérieusement, un crochetage dans Skyrim ou encore Fallout 4, même niveau expert, c’est tout à fait faisable, là cela relève de l’exploit, bien évidemment parce que notre cher Henry n’est pas doué au début mais tout de même, il faut vraiment détester la vie en général pour mettre en place un système pareil, rappelons que KCD est un jeu et que donc nous devons nous amuser.

Fort heureusement pour ce point, à priori un patch serait en cours de développement pour pallier ce problème.

Kingdom Come n’est pas un RPG qui conviendra à tous les fans du genre, il est compliqué, cruel et il faut avoir du temps pour s’y investir pleinement. N’imaginez pas y jouer une ou deux heure de temps en temps, vous baisserez vite les bras. Le système de sauvegarde est particulier, vous ne pouvez pas sauvegarder quand vous le souhaitez. C’est moyennant un Schnaps du sauveur que vous pourrez le faire ( ou patienter jusqu’à la prochaine cinématique ou fin de quête pour sauvegarder automatiquement, quand c’est le cas ). C’est punitif, si vous n’avez pas sauvegardé avec une boisson, vous reprendrez à votre précédant point de sauvegarde, même si vous avez joué pendant deux heures, mais d’un côté : Quelle joie de trouver un tel système, nous avons tous, à un moment dans un jeu, sauvegardé et chargé notre partie en boucle pour réussir un crochetage ou un quelconque vol à la tire, ici c’est la vie de Henry avec laquelle vous jouez, et si vous vous faites prendre en plein vol, direction la prison sans passer par la case départ, la prochaine fois vous serez plus malin, dans ce RPG vous vous devez d’être attentif à ce qui vous entoure et être patient, y réfléchir à deux fois ( voir trois ) avant de tenter quoi que ce soit, votre réputation est en jeu après tout !

Coup de genoux et ça continue encore et encore, c’est que le début d’accord, d’accord..

Concernant les combats, nous sommes là sur un système encore intéressant mais compliqué, un peu à la sauce Chivalry. Vous devrez analyser votre ou vos ennemi(s) pour savoir où porter votre coup et aussi voir si vous utilisez la bonne arme contre lui, généralement il sera trop tard et vous finirez le combat à l’arc en tirant de façon hasardeuse, avec un peu de chance. Ceci étant dit ce n’est pas un point négatif du jeu mais quelque chose qui pourrait en rebuter plus d’un.

Pour ce qui rebutera tout le monde : Les bugs, ils sont présents et plutôt drôles pour certains, du moins pour ma part j’ai eu la chance ( ?) de rencontrer une femme tombant du ciel et mourant lamentablement, par la suite toute la population s’est empressée pour venir voir, garde compris. Je me suis envolée avec mon cheval aussi, puis j’ai rechargé la partie, la chute a été trop rude. Il y en a d’autre et ils seront corrigé dans divers patch les mois à venir, n’ayez craintes.

Entièrement doublé en français, c’est appréciable et remarquable : On apprécie le travail fourni concernant la traduction des dialogues mais également pendant les cinématiques qui rendent ainsi le jeu toujours plus immersif, jusqu’à l’émotion même dans certains moment. Une chose que l’on n’a pas spécialement l’habitude de voir, du moins pas le jour de la sortie d’un titre, généralement nous devons attendre un quelconque patch pour pouvoir profiter dans notre langue des dialogues, bravo les studios. Bien que là, Day One, nous avons eu tout de même droit à un patch de près de 25Go.

La bande son pas totalement parfaite mais les musiques s’avèrent être magnifiques et toujours dans le ton. Ici pas de musique épique puisque rappelons-le, vous n’êtes pas un héros, vous n’êtes qu’un fils de forgeron, un paysan. L’ambiance générale est bonne, on apprécie les bruits ambiants et la vie médiévale avec tous ces gueux discutant entre eux.

Graphiquement ce n’est pas une splendeur, dû aux limites du moteur mais tout de même, sur PS4 Pro il faut avouer que ça en jette et qu’on s’y perd volontiers dans ce monde ouvert. Profondeur dans les paysages, détails de la végétation et de l’architecture, des paysans, nobles et seigneurs bien distincts avec des tenues diverses et vairées, non, franchement, il ne faut pas être une personne objective pour dire que les graphismes ne sont pas à la hauteur, KCD a ce qu’il faut, où il le faut.

Pour en revenir aux dialogues, c’est le point essentiel dans votre aventure, vos choix permettront de façonner « votre » Henry, faire de lui un noble, une brute ou que sais-je. Une liberté fortement appréciée si malgré tout nous nous apercevons au fil de l’aventure que peu importe nos choix, l’issus restera la même puisque vous vous devrez de suivre l’histoire de Kingdom Come Deliverance.

Une « fausse » liberté est présente cependant, elle autorisera à devenir un très grand guerrier, redoutable à souhait mais vous obligera à un moment, pour le bien de l’histoire principale, de ne pas en passer par la force mais plutôt par la discrétion dans certaine mission. Un freinage sec avec une marche arrière obligatoire pour apprendre l’art de la discrétion et du crochetage furtif alors que toute votre aventure était basée sur des combats à la bourrin à la vue de tous en brandissant fièrement votre grosse masse en tabassant tout ce qui bouge. Mais l’histoire est là, et elle vaut le coup, à côté de ça vous aurez droit à d’innombrables autres quêtes à réaliser, vous faisant voir du pays jusqu’à même dénicher des trésors en suivant un croquis dessiné sur un morceau de parchemin.

Progressez donc à votre rythme, soyez patient, testez tout ce que Kingdom Come Deliverance peut vous offrir et tout ira bien, et fermez les yeux sur les bugs, pour le moment.