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Wendy Walker : Emma dans la nuit

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Emma dans la nuit de Wendy Walker   4/5 (18-02-2018)

Emma dans la nuit (304 pages) est disponible depuis le 15 février 2018 aux Editions Sonatine (traduction : Karine Lalechère)

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L’histoire (éditeur) :

Emma, 17 ans, et Cass, 15 ans, sont les sœurs Tanner, devenues tragiquement célèbres depuis leur inexplicable disparition. Après trois ans d’absence, Cass frappe à la porte de chez ses parents. Elle est seule. Elle raconte comment sa sœur et elle ont été victimes d’un enlèvement puis retenues captives sur une mystérieuse île. Emma y serait toujours. Mais la psychiatre qui suit cette affaire, le Dr Abigail Winter, doute de sa version des faits et s’intéresse de plus près aux Tanner. Elle finit par découvrir, sous le vernis des apparences, une famille dysfonctionnelle régentée par une mère narcissique. Que s’est-il réellement passé trois ans auparavant ? Cass dit-elle toute la vérité ?

Mon avis :

Déjà bien emballée par le précédent titre de Wendy Walker (Tout n’est pas perdu), j’attendais avec impatience son nouveau roman. Emma dans la nuit est enfin arrivé et c’est avec un vif plaisir que je me suis plongée dans ce nouveau thriller psychologique, que j’ai trouvé encore meilleur.

Emma dans la nuit est l’histoire d’une famille  marquée par la disparition inexpliquée et jamais résolue des deux jeunes filles de 17 et 15 ans. Lorsque trois ans plus tard, Cass réapparaît  sans sa grande sœur Emma, c’est l’histoire de la famille et de ses membres dysfonctionnels qui est alors révélée et  avec elle, la vérité sur le drame. Une vérité dont je ne me suis aucunement doutée et que l’auteure amène très insidieusement, distillant progressivement les effluves nauséabondes de personnages narcissiques, ambivalents, toxiques, manipulateurs et obsédés.

Que s’est-il passé durant ces 3 années ? Qu’est devenue Emma ? Pourquoi ? Comment ?

Pas de coups de théâtre  tonitruants (quoi que…), Wendy Walker amène doucement la vérité à travers l’histoire de Cass qu’elle dévoile au fur et à mesure (ses trois ans de captivité et son histoire familiale compliquée durant  les années qui ont précédées) et l’enquête que mène l’agent spécial Strauss et Abigail Winter, psychologue médico-légale au FBI, particulièrement affectée par cette affaire qu’elle n’avait pas réussi à résoudre trois ans plus tôt.

En alternance, on passe d’un point de vue à l’autre, de celui de la victime et celui du professionnel, beaucoup plus critique. Ainsi, le fait de ne pas avoir simplement le compte rendu de Cass permet de  ne pas se sentir  orienté vers une vision/vérité unique que l’on attendrait forcément à voir démonter par l’auteure,  balayée avec de facilité d’un coup de révélation. Non, c’est plus pernicieux ici car même si Cass a un discours très crédible, toujours justifié et jouant sur l’empathie, Abigail est très attachée aux détails et, malgré le drame que la jeune fille a vécu, on reste dans le doute et la véracité des propos.

Ce doute est accompagné d’une analyse de la famille qui fait froid dans le dos. Les rapports entre sœurs, mère/fille, la famille recomposée sont autant d’éléments qui viennent pimenter, à juste titre, cette histoire particulièrement intrigante. Pris dans le désir de retrouver Emma, dans cette écriture fascinante, rythmée et fluide, et entrainé aux cotés de personnages (pour lesquels je n’ai eu que peu d’empathie) que j’ai adorés voir se révéler (pour le meilleur mais surtout pour le pire), j’avoue avoir eu beaucoup de mal à poser le livre dont le dénouement a été à la hauteur de mes attentes.

Emma dans la nuit est encore un thriller psychologique à la manipulation et la famille rythment l’intrigue. Mais la manière où ces deux éléments sont exploités et mis en exergue le rendant fascinant.  Wendy Walker confirme son talent pour construire minutieusement des intrigues aussi prenantes  que surprenantes.


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