Ai-mé Nou-ma (ad libitum)
C’est ainsi que s’est terminée une soirée à la Manufacture 111, à Paris, en février. Aimé Nouma l’avait organisée, entouré de quelques musiciens et d’autres slameurs. Il s’agissait de présenter son nouveau recueil. Mais le slam appelle la mémoire par le rythme et les allitérations et c’est d’abord de mémoire qu’Aimé dira ses textes antérieurs à ce recueil : le métro de Paris et des virées à Paname depuis la banlieue avec des amis. Ça circule fluide d’un mot à l’autre avec la seule prétention d’aller vers celle ou celui qui est là et l’écoute. Un jeu avec les mots et leurs sonorités comme ce « jouis sans ce joug » ou ce petit gîte à Gap pour des agapes. Son écriture développe des récits suivant les rimes qu’il rencontre, les rues qu’il parcourt, Paris, Brazza ou Haïti, généreuse, main tendue, « en vers et pour tous ». Et s’il dit ses textes avec aisance et élégance, il invite aussi les autres à en dire et à en écrire, comme si c’était là son but.