L’envolée est telle que pour éviter l’explosion des coûts, la Russie a été contrainte d’abandonner des projets annexes comme des constructions de route ou des rénovations d’hôpitaux. Or, ce sont eux, qui permettent de booster l’économie locale sur le long terme. Contrairement aux stades, qui finissent bien souvent par dépérir faute de spectateurs. En 2016, le taux de remplissage moyen n’était que de 60 %. La hausse des capacités d’accueil ne servira donc à rien.
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D’autant que l’emballement tant attendu n’a pas eu lieu. Alors que le gouvernement tablait sur un million de touristes supplémentaires durant la Coupe du monde, seulement 200 000 billets avaient vendu sur les 700 000 mis en vente. Pour comparaison, trois millions d’étrangers se rendent en Russie pour faire du tourisme. La Russie pourrait même manquer de chambre si rien n’est fait. Le gouvernement s’est voulu rassurant indiquant que les ouvertures d’hôtels prévues dans les prochains mois suffiront à répondre à la demande. Au total, le déficit devrait se situer entre cinq et dix milliard de dollars. Comment expliquer un tel manque à gagner ? En cause, la répartition des revenus qui penche largement en faveur de la Fédération internationale de football (FIFA), l’organisatrice de l’évènement. Cette dernière récolte ainsi la quasi-totalité des droits télévisés. Si aucun chiffre officiel n’a été communiqué, ils s’élèveraient à plusieurs milliards de dollars. Sur ce montant astronomique, l’organisation n’en reverse seulement quelques centaines de millions au pays organisateur et aux fédérations nationales. Lors de la Coupe du monde de 2014 au Brésil, l’Allemagne avait ainsi gagné 25,6 millions d’euros. Le seul fait de participer à l’évènement garantissait 5,8 millions d’euros au pays. Pour cette édition, les montants devraient être de la même grandeur. Les récurrentes rumeurs de corruption ont lourdement entaché l’image de la Fifa. Les soupçons de corruption ont pesé sur cette attribution. La Fifa a lancé une enquête interne et assuré qu'aucun élément ne permettait d'établir des comportements répréhensibles. Pour autant, la justice suisse a lancé en 2015 une procédure pénale pour soupçon de blanchiment d’argent et de gestion déloyale dans le cadre de l’attribution des Coupes du monde 2018 à la Russie et 2022 au Qatar. Bref, l’histoire n’est pas encore finie.
Et la Coupe du monde de 2022 au Qatar s’annonce encore plus incroyable. Le ministre des Finances qatarien a récemment annoncé que son pays dépensé 468 millions d’euros en moyenne par semaine pour organiser l’événement. S’il continue sur ce rythme, le coût total pourrait s’élever à 187 milliards d’euros ! Ce sera tout simplement l’événement sportif le plus cher de l’Histoire. Il faudra vendre des billets pour rentabiliser un tel investissement. Finalement, la Russie a été sage…