Dmitry Markov est le photographe dont tout le monde parle. Le quotidien français Libération vient de lui consacrer un portrait, son travail a été exposé lors du Photoville Festival à New York, et son compte Instagram s’envole, en dépassant déjà les 200’000 followers.
Dmitry Markov a aujourd’hui 35 ans (son autoportrait ci-dessus). De son enfance dans la banlieue de Moscou, il garde surtout le souvenir des cuites quotidiennes de son père. En 2007, il quitte tout pour aller s’établir à Pskov, une bourgade à l’est de la Russie, à quelques kilomètres de la frontière avec l’Estonie : l’orphelinat local cherchait des bénévoles, lui un sens à sa vie. Il profite de sa formation de journaliste pour tenir un blog qui finira par attirer l’attention des autorités locales de la misère des laissés pour compte dont il s’occupe au quotidien.
Mais c’est en 2013 que sa vie bascule: Dmitry s’offre un iPhone. Il commence à faire des photos, à documenter la misère autour de lui, avec une prédilection pour les endroits « fermés », hôpitaux, armée, écoles, asiles de vieux… Des clichés qu’il publie sur son blog. C’est là que la machine s’emballe: en 2015, il est lauréat d’une bourse Getty Images. L’année suivante, il devient le premier Russe à être choisi par Apple pour sa campagne publicitaire «Pris avec un iPhone». Cette année, il publie son premier livre, un recueil de 142 de ses images préférées (à commander ici).
Depuis, Dmitry a de plus en plus de mal à ce que les passants acceptent de se faire photographier dans sa ville de Pskov. Il lui est reproché de ne montrer que la misère. Lui se défend, en prétendant ne montrer que la réalité de la vie locale.