« Dans le cadre d'un travail d'art plastique sur les sentiments et les expressions du visage, une enseignante de l'école primaire Claude-Nougaro, Valérie Framit, avait demandé, en novembre dernier, à ses élèves de CM1 de collecter des photos et des images illustrant les sentiments de joie, colère, crainte, fatigue, méchanceté, etc ». Voici la photo lèse-majesté de Nicolas Sarkozy où des élèves avaient vu de la méchanceté.
Les photos rassemblées par les enfants « avaient été collées sur de grandes affiches placardées sur les murs de l'école, une présentation qui n'était pas ouverte au public ». Un parent d’élève a alors adressé à l'Elysée une lettre «pour dénoncer une atteinte à l'image du chef de l'Etat ». A la suite de quoi, une enquête a été diligentée par le recteur. L'inspecteur d'académie Michel Azéma a indiqué à l'AFP : "On peut reprocher à l'enseignante un manque de vigilance pour lequel sera appliquée une sanction qui devrait se limiter à une simple remontrance". Quelle mansuétude pour un crime aussi horrible ! De fait, la coupable mériterait d’être condamnée à la roue, en espérant que, dans son infinie bonté, notre Roi voudrait bien commuer ce châtiment en une ample ration de coups de fouet et une longue exposition au pilori place de la Concorde.
Au lieu de délirer, si l’on essayait de répondre simplement à deux questions :
- Le travail proposé aux élèves ne contribuait-il pas à développer leur sens d’observation et leur aptitude à bien manier notre langue, tout en combinant harmonieusement éducation et jeu ?
- Est-ce faire injure à la vérité, surtout lorsqu’elle sort de la bouche des enfants, que d’affirmer que la photo incriminée dégage une impression de méchanceté ?
Je risquerai une ultime question : est-il toujours permis de remarquer que Nicolas Sarkozy est petit ou bien devons-nous aussi retirer le mot petit de notre vocabulaire ?