The Sherlocks, Sheffield avant Manchester
Direction donc l'Olympia en ce 2 Mars où se donne rendez-vous tous les fans de la nébuleuse Oasis de Paris, de province et pas mal d'anglais également. Ce soir c'est le groupe de Sheffield, The Sherlocks qui ouvre les hostilités. Une première partie assez sympathique et agréable. The Sherlocks propose un rock influencé par des groupes comme Editors, Arctic Monkeys ou Razorlight. Le groupe est jeune mais déjà très professionnel. A surveiller mais sans grande conviction d'un grand avenir... Peut-être leur manque-t-il des titres accrocheurs ?
Liam Gallagher : ça commence fort, très fort !
Passée cette première partie et trente minutes traditionnelles de changement de matériel au son des Beatles, Stone Roses, The Jam ou David Bowie, la tension monte et les lumières s'éteignent quand retentit " Fucking In The Bushes ", instrumental qui ouvre les shows de Oasis depuis 2000, soit la tournée " Standing On The Shoulder Of Giants ". L'ambiance est déjà sulfureuse dans la salle tant l'attente de ce retour sur scène fut bien longue. Le voilà enfin, ce Liam barbu portant une improbable Parka bleue ! Quoi de mieux pour enflammer encore un peu plus la salle que de nous balancer directement des gros classiques d'Oasis ? Ce sera chose faite avec " Rock n' Roll Star " et " Morning Glory ".
La voix de Liam est excellente, le backing band (composé entre autres de Jay Mehler ex Kasabian et Beady eye ainsi que Drew Mc Connell, ex Babyshambles) plutôt bon, reproduisant note pour note ces titres légendaires devant un public en extase. Le décor de scène est sobre : juste quelques séries de miroirs inclinés à la diagonale, un lightshow plus que basique, mais finalement quoi de mieux que des amplis et instruments pour décorer un concert de rock ? Passée cette phase Oasis, place aux morceaux de l'album " As You Were " avec les pêchus " Greedy Soul " et " Wall Of Glass " qui ne font pas vraiment baisser l'ambiance.
L'accalmie de courte durée
Un peu de calme après la tempête avec des titres plus pop et mélodiques comme " Paper Crown ", " Bold " et " For What It's Worth ", déjà un classique. Après cette pause de courte durée, encore une incursion chez Oasis pour le plus grand bonheur de tous avec " Some Might Say " et un magistral " Slide Away ". Noel n'est plus là pour faire les chœurs ? Qu'importe, le public de l'Olympia s'en charge... Deux autres titres énergiques de " As You Were " viendront enfoncer le clou : " Come Back To Me ", " You Better Run ".
Le très Beatles " Universal Gleam " suivra mais semble inadapté à la setlist tant ce titre casse le rythme du concert. Liam semble apprécier ce moment à tel point qu'il affirme qu'il s'agit là du meilleur concert de la tournée et dédie le morceau suivant aux anciens fans d'Oasis. C'est à ce moment que les notes psychédéliques et hypnotiques de " Be Here Now " retentissent. L'occasion effectivement de repérer les vrais connaisseurs... Et il y en a moins. Cela n'empêche pas l'Olympia de chanter en chœur cet outro si basique mais si viscérale " Come On, Come On, Come YEAH YEAH YEAH !!! ". Le set se conclut magistralement au bout d'une heure avec l'incontournable Wonderwall, très sombre. Presque du guitare/voix. Inutile de préciser que Liam pourrait très bien ne pas chanter ce titre tant l'Olympia le fait à sa place...
Un rappel d'anthologie
Après quelques instants d'attente impatiente, revoilà le batteur entamant l'intro basiquement géniale de " Supersonic ". Une première sur la tournée européenne. " You deserve it " affirme Liam. Le public est à nouveau déchaîné et ce n'est pas " Cigarettes And Alcohol " qui va calmer l'affaire... L'ambiance se fera plus solennelle et fraternelle quand Gallagher présentera le dernier titre : " Live Forever " dans une version pour acoustique que celle que l'on connait. Trois titres du chef d'œuvre absolu " Definitly Maybe " en guise de rappel. Quoi de mieux ?
Un grand concert, mais...
On quitte l'Olympia au son de " My Way " version Sex Pistols avec des étoiles plein la tête. L'attente était méritée tant ce concert fut très bon, bien que trop court (1h20). A titre personnel, je pense que la setlist aurait pu être plus cohérente. Pourquoi ne pas jouer quinze minutes de plus avec des titres que Liam a composés pour Oasis et Beady Eye ? Et il y en a eu de très bons. Pourquoi toujours ce Wonderwall qui même s'il est incontournable devient franchement très lassant à en perdre de sa magie ? De plus, il me semble que Liam a gagné en maturité ce qu'il a perdu en charisme. Il n'y a plus rien de comparable à l'époque d'Oasis. Eternel débat sur ce groupe que l'on a tant aimé. Mais je reste persuadé que les Gallagher ne sont jamais aussi bons que quand ils sont réunis. Quoiqu'il en soit, les deux frangins continuent à nous faire vibrer et c'est tant mieux. En attendant, on révise encore plus ses classiques car c'est au tour de Noel de venir nous rendre visite pour deux dates parisiennes en avril prochain. Stay tuned on Merseyside...
François Delporte
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