Magazine Culture

Voilà le meilleur cru de courts-métrages du Nikon Film Festival 2018

Publié le 03 mars 2018 par Efflorescenceculturelle
Voilà le meilleur cru de courts-métrages du Nikon Film Festival 2018
Maintenant que le Nikon Film Festival s'est achevé, en donnant pour vainqueur " Je suis une blessure ", le film de Léo Bigiaoui (qui fait aussi partie de nos coups de cœur), voici notre sélection des dix meilleurs courts-métrages de l'édition 2018.

Quelque part, on s'y attendait. Après une première salve de courts-métrages, l'année dernière au Nikon Film Festival, qui avaient pris le parti de raconter les attentats à travers des procédés narratifs différents, voilà qu'une autre poignée de réalisateurs ont choisi de raconter à nouveau ces attaques. Une réflexion supplémentaire d'un an qui aura porté Léo Bigiaoui à découvrir les cicatrices laissées par de tels événements. Son court-métrage est d'autant plus saisissant qu'il nous prend aux tripes. Le réalisateur nous fait remarquer que si les souvenirs s'estompent, les cicatrices, elles, restent.

Un sonotone. Quel agréable cadeau ; ça vient de la famille, ça vient du cœur. Surtout que grand-père est sourd, alors, se dit la famille, ça ne peut que lui profiter. Pour (ré)entendre enfin chacun des membres de sa famille, et l'individualité qui les caractérise, leur rire gras, leur voix beaucoup trop aiguë, leur manie bruyante. Sauf que papy a appris à cohabiter avec sa surdité, et que, parfois, les habitudes sont beaucoup plus difficiles à se défaire qu'à se faire. Bravo aux réalisateurs, les frères Romain et Thibault Lafargue pour ce message décalé, et qui n'échappe, dans une certaine mesure, à la réalité.

Un court-métrage signé par un duo, Thomas Sabatier et Camille Hattu, qui fait écho au précédent, " Je suis sourd ". Au message à peu près similaire : même si votre entourage peut vouloir tout ce qu'il y a de mieux au monde pour vous, le " mieux " pour eux n'est pas forcément le " mieux " pour vous. Pour le jeune Léo, incarné par Antonio Lanciano, le " mieux " c'est peut-être d'écouter la musique d'un vinyle assis dans sa chaise en rotin, ou encore jouer aux jeux en bois. Mais pas de retrouver l'ouïe.

Noée a le bras de la plâtre et ses ingrats de parents l'ont emmenée à la piscine. Mais clairement, elle se fait chier, parce que de toute façon, même si elle est en maillot de bain, elle ne pourra pas aller se baigner. Pire, allongée sur sa chaise longue en bord de piscine, elle n'a qu'un Candy'Up à la fraise en guise de compagnie. Contre l'avis de ses parents, elle va se lever et se faufiler jusqu'au plongeoir central où elle rencontre une fille aux allures de la Lolita de Stanley Kubrick. Comme ce dernier, le film réalisé par six étudiants de cinéma, brille d'ingéniosité de par le jeu de lumières pétantes, ses rebords rose flashy, ses images omniscientes, porté par le regard de la petite Noée, le dialogue et les bruitages enregistrés en post-montage, à la Tati. Un grand bravo à la réalisatrice Léonie Violain. Des films comme celui-ci, on en redemande !

Les premières règles, n'est-ce pas finalement le plus cadeau qu'une femme puisse recevoir ? En tout cas, la comédienne cache sa joie. C'est vrai, quoi, c'est super les règles ! En tout cas dans les spots publicitaires des années 1950. Ces derniers ont inspiré Mathilde Sereys, qui réalise ici un court-métrage osé sur la place de la femme dans la société d'il y a soixante ans. Un sujet également en phase avec le discours de société ambiant sur le féminisme. Exploité de manière ouvertement décalée entre le jeu d'acteurs et la voix off qui annonce gaiement qu'Arthur a droit à une belle voiture à Noël et Jeanne à premières menstruations. Vive Noël !

" 4... 3... 2... 1... " Propulsion. Vers l'infini et l'au-delà. Et vers un joli court-métrage. Léo Cannone, son réalisateur, s'imprègne manifestement des univers cinématographiques de George Lucas et sa saga Star Wars, ainsi que de la poésie, empreinte des films de Christopher Nolan, notamment Interstellar. A travers un charismatique acteur principal Christian Pelissier (on est pendu à ses lèvres), porté par une bande son instrumentale fatale de Jérémy Demersseman, le film nous porte à bout de bras.

Une revisite du duo Pierre Brochant et François Pignon (" Le dîner de cons "), qu'est ce duo qui porte de manière assez comique ce court-métrage de cocu. Cocu ? Pas tant que cela : la chute est exceptionnelle. Vive. Inattendue. Le réalisateur du film, Pierre Amstutz Roch, est visiblement doté d'un sens de l'humour et sait s'entourer de deux bons acteurs pour emmener son film loin dans le registre du loufoque, et de la comédie rondement bien menée. Un nom à retenir.

La panoplie pour les femmes, la culture pour les hommes. C'est toujours la même chose chaque année, au moment d'ouvrir les cadeaux de Noël. Via cet excellent court-métrage de Sophia Benkirane Ivara, on se remémore qu'à chaque fois, le choix des cadeaux n'est pas anodin, et qu'il est porteur d'opinions. Pour sortir des stéréotypes de genre imposés par les marques, prégnants dans les réclames publicitaires, c'est comme si ce film donnait une réponse qui se départit de la fonction moralisatrice. Un véritable vent d'air frais.

David s'apprête à passer la journée de la Saint-Valentin seul. Tout autour de lui le lui rappelle : son poste radio qui diffuse une émission spéciale Saint-Valentin, son bol breton qui laisse apercevoir au fond un couple. Jusqu'à ce qu'une personne glisse une lettre dans la fente de sa porte d'entrée... On est tombé amoureux de ce court-métrage, de ses nuances de couleurs, du son, de son rythme, qui alterne plans longs et plans courts, de son acteur (célibataire ?) David Scarpuzza, de l'esthétisme de la photographie (par Victoire Joliff et Hugo Brilmaker) et de la variation des échelles de plans. Bravo, enfin, au réalisateur Léo Belaisch qui a fait le pari d'un format d'image carré de type 4/3.

On jurerait presque que cette performance d'actrice pourrait être du niveau de Camille Cottin, c'est dire qu'on la respecte ! A la tête de cette réalisation, deux femmes, Mélanie Sitbon (aussi actrice) et Anaïs Ouchène, peut-être les mieux placées pour parler de ce sujet qu'est la demande en mariage. Que se passe-t-il dans la tête d'une femme lorsque, ça y est, le moment de la demande est arrivé ? Sans doute mille et un mondes. Et mille et un états. Des états qu'ont peut-être vécu ce duo de femmes énergiques. Super, on ne décroche pas. La chute est surprenante.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Efflorescenceculturelle 5582 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines