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Lettre à Ingrid Bétancourt

Publié le 04 juillet 2008 par Benjphil

ingrid_betancourt_1Chère Ingrid, te voilà libre ! PPDA, David Pujadas et tous les autres en ont fait des caisses, si bien que moi aussi j’ai lâché une petite larme. Non pas que l’émotion m’ait débordé comme une montée de Bernard Mendy mais plutôt comme un doigt furieusement entré dans l’œil tant je ne croyais pas une seconde que quelqu’un ait pris soin de faire ta mise à jour système sur les questions footballistiques. 
Loin de moi l’idée de faire le service public après ventre, mais plutôt une espèce de croisade de droit, non pas divin quand même, mais bien au-delà de la limite du hors-jeu. Un peu comme nanard voilà…
Sais-tu à quel point les mœurs ont changés ! Autrefois, le pays se coupait entre pro et anti-PSG. Il y avait deux camps, un peu comme lors de la guerre froide. Désormais, il faut faire avec Lyon ! Sept fois champions de France qu’ils sont ! Le tout sans ce faire aimer de personne. En chef de file du football Français, les gones sont aussi appréciés que les derniers communistes français. Même Josiane Balasko a pris ses distances, c’est dire.
Le point commun entre le Communisme et l’OL c’est la naïveté qu’il engendre. Et si le premier paraissait vachement crédible après 19 verres de vodka et un AK47 dans la bouche, le second se contente de vendre ses maillots aux enfants de 8 à 12 ans. C’est un peu comme croire en Dieu. Au début, lorsque tu es babin, ta foi est toute petite comme un verre à digestif alors il ne faut pas grand-chose pour le remplir.Mais en grandissant tu découvres les soirées Open-bar et les clubs de vacances all inclusive et là du coup, il t’en faut plus pour être rassasié (et vomir partout). Au moins, à cet âge, ils ne fabriquent pas les ballons de l’Euro au Pakistan.  C’est déjà ça !
Et Dieu sait (et puis plein d’autres) qu’il en a fallu des verres pour oublier que Lyon ne valait pas les cacahuètes de l’apéro, mais surtout que l’Équipe de France allait de désillusion en déconfiture. Après le bide (à force de picoler et de voir double l’étoile sur le maillot bleu) de la Coupe du Monde 2002, on a enchaîné avec l’Euro 2004. Tellement bourré qu’on était qu’on voyait un poisson parler à la télé à la place d’un sélectionneur. Alors quant il nous a dit qu’il filait à Tottenham… On a cru que c’était un canular de Ben Laden. Tu vois, le terrorisme est partout de nos jours, même dans nos télés.
En 2006, c’était reparti pareil ! Parce qu’il fallait bien s’occuper à 18 heures devant les matches de la Suisse et de la Corée du Sud sous peine de sieste. Et tu sais bien qu’une sieste si tardive et d’une heure et demie empêche de dormir le soir. Tu sais comme je suis sensible là-dessus. Sur un air de fin du monde, on a joué avec deux attaquants contre le Togo qu’on a finalement réussi à battre. Puis est arrivé l’Espagne qu’on a battue aussi. Alors on a fêté ça tu penses bien. Puis le Brésil, le Portugal… L’euphorie nous gagnait alors que nous voilà en finale. Il faisait chaud, les filles étaient en jupe, la frivolité était de mise.
Et puis arriva Armagedon quand Zizou (tu sais les deux coups de tête en 1998) étala Materazzi lors des prolongations. Penalty et comme on manquait de lucidité, on a perdu. Deuil national et chasse à l’homme qui parle avec les mains et vit dans une botte. On croyait laver les outrages du temps et l’alcool cet été, mais on a refait le même coup qu’en 2002 en restant dans les poules. Mais comme les Français n’ont plus un rond, on ne peut plus boire pour oublier. C’est encore plus triste.
Sur ce, je vais te laisser à tes nouvelles frivolités et te remettre de l’apéro en ton honneur à Villacoublay et à l’Élysée avec Nicolas et Carla. Bois un coup pour moi, c’est un peu moi qui paye aussi…


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