La Mille et unième Nuit, la chronique enchantée

Publié le 03 mars 2018 par 7bd @7BD
Titre: La Mille et Unième Nuit Auteurs : Étienne Le Roux (scénario) et Vincent Froissard (dessin) Éditeur : Soleil collection : Métamorphose Année : 2017 Pages : 80 Résumé : Le sultan Shahriar a été trahie par sa première épouse. Depuis, il exécute à l'aube chacune de ses nouvelles femmes. L'une d'entre elles a réussi à ne pas se faire tuée, la belle Shéhérazade. La jeune femme conte chaque nuit une histoire au sultan, parvenant ainsi à le captiver et sauvant sa vie une journée de plus. Mais Shéhérazade se fatigue et doit trouver de nouvelles histoires. Cloitrée dans le palais, elle ne peut sortir. Heureusement, sa sœur Dinarazade, elle, a sa liberté de mouvements. Elle se rend sur le marché pour entendre les récits des caravanes venant de tous les coins du monde. Mais il devient de plus en plus dur de trouver une nouvelle histoire à raconter... Mon avis : Une magnifique histoire, un conte entremêlant plusieurs contes, et c'est avec talent que Étienne Le Roux parvient à recréer tout au long de cet album l'atmosphère envoutante des mille et une nuits. C'est un plaisir de retrouver Shéhérazade mais aussi de découvrir le sultan, le vagabond Nasrudin, son âne et son singe, le roi Baal'im et son peuple, ainsi que le palais caché dans le désert que nul n'est censé trouver, ou presque... Une magie où les ennuis s'accumulent et se mélangent, menaçant la vie des protagonistes mais aussi de toute la ville de Rum où se déroule l'histoire. Enfin, une partie de l'histoire.
C'est dans le cumul des dangers que se soulève la question : « Mais comment vont-ils s'en sortir ? » On sait déjà que le conte doit trouver sa fin heureuse, et pourtant le récit nous garde en haleine, nous procure le bonheur d'un voyage aux confins de l'imaginaire et nous rassure sur le fait que l'amour peut remporter les plus dangereux et les plus difficiles des combats, qu'il peut pousser un homme à entreprendre la plus insensée des quêtes ou encore qu'il peut entraîner une sœur à partir seule dans le désert, sur un tapis volant. L'amour règne en maître autant qu'il se glisse par les interstices et souffle sa présence. La magie de ce récit tient aussi à la magie de ce monde qu'il décrit. En effet, Djinns mais aussi tapis volant, animaux parlant sont monnaie courante dans cet univers et n'étonne plus personne. Bien au contraire, ils sont source d'histoire et de récits légendaires que tous veulent partager. Frise, colonnade, nuit bleutée et sable ocre, toute la magie d'un autre monde... Et ce conte nous entraîne loin dans l'Orient des légendes grâce également aux dessins de Vincent Froissard. Les pages sont régulièrement ornées de riches arabesques rappelant les décorations des palais arabes. La couverture ne donne qu'un petit aperçu de ce qui vous attend à l'intérieur. Mais en plus de ces frises magnifiques, le dessin intègre des textures de matière. Parfois, on a l'impression que du sable, des coups de craie, des textures minérales viennent se poser, se mêler au graphisme lui donnant un poids et un charme indéniable. La nuit n'est pas noire mais bien bleue, le sable n'est pas jaune mais bien ocre, et ainsi de suite. Les colonnades et les architectures se densifient et toute ce poids de la matière contribue à créer une ambiance ouatée, douce, où l'on a l'impression que les sons ne résonnent pas, où tout se dit par des chuchotements, sans cris. 
 Et cette poussière de sable ou brume nocturne qui flotte, on la toucherait presque... Les tonalités de couleur renforcent cet effet. Les cases dépourvues de cadre donnent la possibilité de laisser sortir quelque chose du cadre. Cette histoire magique, illustrée de main de maître, est contenue dans un album élégant. Un recueil raffiné qui nous présente une belle histoire d'amour, ou plutôt d'amours. Cette BD parlera à tous les amateurs de contes et de légendes, à tous ceux qui cherchent à retrouver ces récits mystérieux de l'Orient. Et si vous aimez les graphismes poussés et les illustrations travaillées, les dessins originaux, mais alors vraiment, pourquoi vous privez plus longtemps de ce voyage aux confins des terres du royaume du sultan Shahriar ? Zéda et Shéhérazade ! David
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