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Les vues de marché sur l’Italie demeurent optimistes, et cela devrait durer tant que la reprise se maintiendra et que le secteur bancaire poursuivra sur la voie des réformes. Ce dernier a fait l’objet de certaines craintes par le passé et cela a pénalisé le marché, mais les perspectives se sont améliorées, et le secteur a généré une solide performance depuis le début de l’année. En outre, la croissance des bénéfices des sociétés en Italie apparaît soutenue (16,8% pour 2018 selon le consensus IBES), tandis que les valorisations restent relativement modérées en comparaison des autres marchés développés, et notamment à l’Europe. La tendance de croissance devrait continuer à alimenter les performances du marché, sauf surprise fâcheuse à l’issue des élections. Aucun risque systémique majeur n’a été valorisé par les marchés obligataires dans la perspective de ces élections. Le spread des obligations italiennes à 10 ans avec le Bund allemand s’est rétréci ces derniers mois, alors que la volatilité a crû sur l’ensemble des classes d’actifs. En janvier, la BCE a diminué le montant de ses rachats d’obligations italiennes parallèlement à la réduction globale de son programme d’assouplissement quantitatif (QE) (avec des rachats mensuels ainsi abaissés à EUR 30 milliards), mais elle a relevé la duration des obligations italiennes rachetées. La BCE a contribué, par ces rachats, à réduire le coût du capital dans les pays périphériques européens depuis 2012. Ainsi, lorsque ce processus parviendra à son terme (probablement à la fin 2018), les fondamentaux italiens auront une influence essentielle sur l’évolution des spreads et des rendements obligataires.
A propos de l'auteur : Patrice Gautry est chef économiste à l’Union Bancaire Privée (UBP).