Dhonielle Clayton
Editions Robert LaffontCollection RTraduit de l'anglais par Cécile ArdillyFévrier 2018469 pages17,90 euros
Young Adult Fantastique
Quatrième de couverture : Dans le monde opulent d'Orléans, les gens naissent gris, ils naissent condamnés, et seules les Belles peuvent, grâce à leur talent, les transformer et les rendre beaux. En tant que Belle, Camélia Beauregard est presque une déesse dans cet univers où triomphe le culte des apparences. Or Camélia ne veut pas se contenter d'être une Belle. Elle rêve de devenir la favorite choisie par la reine d'Orléans pour s'occuper de la famille royale et d'être reconnue comme la plus douée du pays. Mais une fois Camélia et ses soeurs Belles arrivées à la cour, il s'avère que la position de favorite tient davantage du cauchemar. Derrière les ors du palais, les noirs secrets pullulent...
J'étais impatiente de lire Les Belles car avant même sa sortie en France, il y a eu beaucoup de bons avis sur ce roman. Toutefois j'ai eu du mal à entrer dans l'univers de Dhonielle Clayton, un univers de fastes, d'opulence, où les apparences sont essentielles et sont le reflet de votre position sociale dans la haute société d'Orléans. Dans ce monde, les gens naissent laids et gris. Seules les élues, les Belles peuvent grâce à des pouvoirs magiques émanant des arcanes, à les transformer et à les rendre beaux. Le dicton "Il faut souffrir pour être belle" prend ici tout son sens car le processus de transformation n'est pas sans douleur physique et craquements d'os! Les clientes doivent prendre une infusion ou un thé pour limiter les dégâts. Camélia Beauregard est née Belle et sert sa mission avec excellence et une pointe de caractère, ce qui lui vaut de ne pas être choisie comme favorite du palais. Le désir le plus cher de Camélia est celui de toutes les Belles. Elle veut devenir la favorite du palais. Malheureusement elle va vite s'apercevoir qu'être une Belle n'est pas un destin si heureux que ça. Elle va aller de découvertes en révélations choc, de désillusions en fuite éperdue. Camélia m'a paru assez banale comme héroïne, suivant l'évolution d'une héroïne de YA lambda mais elle va s'affirmer et prendre de bonnes décisions.
Sous ses apparences de roman girly avec son lot de mode, de luxe, de robes splendides de bal, de tenues époustouflantes, de maquillage, de décors de palais princier, on voit dans Les Belles que ce vernis d'une société idéale craque en une critique sociale moderne : les clivages exacerbés entre riches et pauvres, l'esclavage occulté par des atours luxueux, la mise sur le marché des Belles qu'on utilise sans scrupules jusqu'à épuisement, le commerce de la beauté et le culte des apparences. Il y a un personnage particulièrement méchant et cruel qui va nous faire frémir par sa complexité psychologique. Une lecture intéressante qui m'a beaucoup plu dans l'intrigue qui prend petit à petit beaucoup d'ampleur et de tension mais qui dans l'écriture est parfois trop alambiquée, trop descriptive, même si il faut l'avouer que ça reste passionnant à lire. Le début est assez lent mais le récit devient vite prenant au fur et à mesure que l'auteure place les pions de son vaste échiquier. La fin n'en est que plus addictive et m'a scotché!
J'ai bien aimé même si j'ai trouvé trop de similitudes avec Le joyau de Amy Ewing, notamment dans le traitement du genre fantastique. L'intrigue est prévisible dans les grandes lignes mais j'ai adoré les références au contexte royal (la vie au palais, le comportement à adopter, la bienséance et les intrigues de la cour). Le côté fantastique est fascinant et très bien fait avec une touche d'extravagance. Et la fin est démente et me donne envie de me plonger dans la suite...