Quelles sont les pulsions qui me définissent ? Quelles sont mes tendances qui durent, et sont promises à durer ?
C’est dans un bordel monstrueux que j’agite mes nerfs précieux. Notre cloaque immense m’oppresse de toute part. De toute part, ils ont bétonnés mon imaginaire, ils ont grisaillés mes rêves de déserts, ils ont depucellés les forets de nos mirages. Nous citadins, avons troqués la boue au bon goût de notre modernité qui s’entasse autant qu’elle s’élève et s’étend : l’écroulement semble s’annoncer comme la résultante nécessaire d’une irruption brusque et exponentielle… Mais ce n’est pas vraiment la boue qui nous manque, peut être quelques vastes verdures, certes, mais nous avons goutter au caffouillage exquis du tumulte de nos cohortes dispersées… Nous avons vécu le vacarme, mais aussi le bouillonnement. Nous avons pu nous croiser, tous peuvent en ces vastes étendues de bétons éclairées rencontrer tout le monde, ou presque : je veux dire : nous ne sommes plus en familles, ne fréquentons pas, et cela nous parait aujourd’hui normal, les mêmes églises – je veux dire que nous sommes a même de décider, dans ce brouhaha cacophonesque, parmi la pluralité des voix que peuvent porter une ville, celles qui nous conviendrons. Et mieux, nous ne pourrons pas nous en tenir là, nous serons de plus confrontés à celles que nous répugnons, ou que nous contredisons…
Mais notre bordel monstrueux, s’il nous parait puant, c’est qu’il est organisé par des pourritures. C’est que de toute part, ce béton qui voile l’horizon se construit pour mieux nous contenir, pour mieux nous isoler, pour mieux nous classifier, pour mieux nous faire consommer et pour mieux nous faire travailler.
Toute une organisation voué au désastre de son succès absurde.