Les Canadiens de Wolf Parade avaient suscité beaucoup d’attentes avec la sortie d’un EP en 2016. Le groupe allait-il repartir en studio pour ressortir un quatrième album ? Fin 2017, CRY CRY CRY arrivait donc à point nommé (après 7 longues années…) dans les bacs pour tous les fans. Faut dire que Boekner et Krug, les deux têtes pensantes du groupe, sont du genre à collectionner les projets et groupes indés parallèles. On leur pardonnera leur excès de bougeotte et d’hyperactivité, tant on prend du plaisir à l’écoute de ce nouvel opus. Malgré les années, le groupe a su garder sa ligne directrice et on pourrait presque affirmer qu’ils se sont simplifiés la tâche pour rendre quelque chose du plus direct, de plus efficace, sans artifice et sans fioriture.
Le groupe a toujours revendiqué des influences post-punk, on les remarque sur certains titres, mais ils arrivent aussi trouver une certaine cohérence pop à la manière de leur grand frère Arcade Fire. Dès l’entrée de "Lazarus Online", du truculent "You’re Dreaming" ou du bel hommage à Léonard Cohen (Valley Boy), Wolf Parade nous emporte dans son univers si accrocheur où la folie rejoint la cohérence. Ne ratez-pas non plus l’excellent Baby Blue qui part un peu dans tous les sens où l’impertinent Who are Ya.
CRY CRY CRY est un album engagé, avec plein de nuances, plein de subtilités, plein de rage. Et même si on pleure toujours Léonard Cohen et David Bowie, avec ce disque on se sent un peu moins seul.