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Finalement, les démons ressortaient de la boîte à gants comme des ouvriers prêts à reprendre le travail avec entrain. Ca sortait de la boîte à gants et venait m'embrasser, pour m'endormir et faire naître une angoisse plus importante encore qu'auparavant. Bordel oui, que ça marchait bien, leur petit stratagème venimeux. Quantité de petites contrariétés mises bout à bout m'apparaissaient alors comme grossières, et venaient appuyer un peu plus encore sur les nuages grêleux que je traîne depuis des années.
Au lieu de me soulager, je préférais emmagasiner mes frustrations et mécontentements. Une centrale électrique prête à exploser, et les menus reproches dont l'on ne perd l'habitude venaient s'ajouter. Comme si j'avais spécialement besoin de ces enfilades, avec ces bestioles qui tournicotaient dangereusement autour de mon cou, étranges, et appuyaient ma trachée de l'ongle lorsque je les oubliais quelques instants. J'avais beau me battre, je n'étais qu'une araignée prise dans sa propre toile.
Assis à la table du balcon avec mes clopes et mon verre d'absinthe bien tassée, j'essaie de calmer les tourbillons, de me poser à plat contre moi-même, sans me sentier au pied du mur, sans considérer de menus détails comme des exécutions supplémentaires. Cela en avait toujours été ainsi: je murais autour de moi le silence pour les préserver, et les faisait par là souffrir encore plus. Avant, c'était facile, je prenais la fuite à la moindre occasion, et revenait plus tard saluer les orages et les étoiles, en leur riant au nez. Maintenant, je me rendais bien compte de ce cycle infernal sans pour autant pouvoir m'en sortir. Il y avait les démons des fondations et leurs serviteurs involontaires.
Chargé d'alcool je foule le trottoir de béton en titubant, peu rassuré dans mes Docks béantes et sans lacets. Quelques instants plus tard, tout en lui parlant, je tente de me retrouver, de rechercher une énième fois ce qui pourrait être la source de ces malaises profonds. Aucune réponse valable ne vient, mais il se trouve au moins que j'avais été sur le point d'exploser, d'un trop plein de désagréments, solidifiés par les origines. Rentrant seul, j'étais au moins sûr d'une chose: je ne pouvais pas me laisser étouffer si facilement.
A la terrasse d'un café je travaille avec acharnement sur mes carnets. Et je tente d'oublier, de me nourrir des rayons de soleil qui seraient pourtant prêt à m'aveugler. Je regarde les passants et soupire. En un sens, c'était partout la même chose. L'on vous demandait d'être là, partout à al fois et du mieux possible, avant de vous laisser sur le carreau, pour ne pas dire vous laisser errer comme un chien sous une averse d'été. Cette nuit je foulais la terre alors que le sommeil régnait en maître.
A un moment hasardeux de l'après-midi, je pose ma plume et m'allume une cigarette. Je continue de m'échapper, pour afficher à nouveau le sourire de celui qui est sûr de soi, certain d'exister, pleinement, ou presque. Je cours après l'épanouissement, et m'épuise. Au dehors, tout est semblable, ils font appel à vos services et vous suggèrent parfois d'en faire toujours plus. Peut-être que j'ai juste besoin d'encouragements et de reconnaissance. Le talent et le génie sur lesquels je compte me font peut-être défaut. Mais je déteste m'investir à perte. Ce serait gaspiller du temps et de l'énergie. A contrario, lorsqu'ils n'en peuvent plus, ils s'enferment dans des passions stupides et sans but. Et il faut donner toujours plus, comme autant de brûlures de cigarette sur la main que vous tendez. L'on vous promet de bonnes parties de plaisir à venir, et l'on s'amuse à vous les retirer sous de bon prétextes. Et ce jusque dans les brochures pour les assurances-vie. Les morceaux de sucre que l'on se plaît à vous retirez de la gueule.
En pleine nuit, il se relève et va à la fenêtre. Il allume une cigarette, dont il recrache la fumée en levant la tête, les yeux fixés sur les étoiles:
"Au moins, je suis capable d'être simplement en me plongeant dans l'infinité du ciel." Et cette pensée le soulagea profondément.
James Douglas Morrison "The Movie" (suivi d'un autre extrait.)
"The Doors soundtrack lyrics -- Movie, The .. The Doors / Jim Morrison
The movie will begin in five moments
The mindless voice announced
All those unseated will await the next show.
We filed slowly, languidly into the hall
The auditorium was vast and silent
As we seated and were darkened, the voice continued.
The program for this evening is not new
You've seen this entertainment through and through
You've seen your birth your life and death
you might recall all of the rest
Did you have a good world when you died?
Enough to base a movie on?.
I'm getting out of here
Where are you going?
To the other side of morning
Please don't chase the clouds, pagodas
Her cunt gripped him like a warm, friendly hand.
It's alright, all your friends are here
When can I meet them?
After you've eaten
I'm not hungry
Uh, we meant beaten
Silver stream, silvery scream
Oooooh, impossible concentration."
The Doors "Love Me Two Times"
Love me two times, baby
Love me twice today
Love me two times, girl
Im goin away
Love me two times, girl
One for tomorrow
One just for today
Love me two times
Im goin away
Love me one time
I could not speak
Love me one time
Yeah, my knees got weak
But love me two times, girl
Last me all through the week
Love me two times
Im goin away
Love me two times
Im goin away
Oh, yes"
James Douglas Morrison "The Movie"
"