[Critique] BEYOND SKYLINE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Partager la publication "[Critique] BEYOND SKYLINE"

Titre original : Beyond Skyline

Note:
Origine : États-Unis/Indonésie/Canada/Grande-Bretagne/Singapour
Réalisateur : Liam O’Donnell
Distribution : Frank Grillo, Johnny Weston, Iko Uwais, Bojana Novakovic, Callan Mulvey, Betty Gabriel, Yayan Ruhian…
Genre : Science-Fiction/Action/Suite/Sage
Date de sortie : 28 février 2018 (DVD)

Le Pitch :
Alors qu’ils rentrent chez eux, Mark et son fils Trent sont témoins d’une attaque alien d’envergure. Un gigantesque vaisseau a fait son apparition dans le ciel de Los Angeles, attirant les humains grâce à une étrange lumière bleue. Tandis que la ville se vide brutalement de sa population, Mark et Trent retrouvent plusieurs survivants avec lesquels ils vont tenter de comprendre ce qui se passe et tant qu’à faire survivre à cette journée qui s’annonce des plus éprouvantes…

La Critique de Beyond Skyline :

Alors que J.J. Abrams continue à explorer l’univers de Cloverfield, Skyline s’offre une suite aussi inattendue que dispensable. Vous ne vous rappelez pas de Skyline ? Mais si, vous savez ce film de science-fiction fauché comme les blés, sorte de cousin barjo d’Independence Day sorti fin 2010, dans lequel des aliens déboulaient et aspiraient les humains comme de vulgaires acariens ? Bon quoi qu’il en soit, Beyond Skyline est la suite de Skyline. Enfin, pas la suite directe, mais un film qui explore le même monde et qui profite du postulat pour orchestrer une aventure parallèle, allant plus loin sur à peu près tous les plans. Ce qui ne veut pas dire que c’est mieux… Mais au moins, c’est (un peu) drôle…

American Nightmare

Frank Grillo, en ce moment, c’est un peu le mec que les réalisateurs se payent, quand ils n’ont pas les moyens d’avoir Jason Statham ou Dwayne Johnson. Il est solide, beau gosse, fiable et baraqué. En plus, il joue bien et son C.V. contient suffisamment de bonnes choses pour pousser le chaland à se laisser tenter par un film aussi douteux soit-il dans lequel il est. Grillo qui en plus, n’est pas vraiment difficile. Sinon comme expliquer qu’il se retrouve dans ce gros bordel qu’est Beyond Skyline, au cœur d’un maelström d’images de synthèse censées détourner notre attention tandis que le scénario enfile les inepties comme des perles.
Pourtant, au début, c’est plutôt pas mal. Enfin, à condition de garder à l’esprit qu’on est devant un DTV. Si on aime Grillo c’est évidemment un plus. Là, il se retrouve à devoir botter le cul à des extraterrestres après avoir été aspiré dans leur vaisseau plein de miasmes pour sauver les miches de son gamin imprudent. Ensuite, il récupère un bébé qui grandit environ 60 fois plus vite que les enfants normaux, atterrit dans le triangle d’or (non pas à Paris) et fait équipe avec un trafiquant de coke campé par Iko Uwais, le mec surdoué en arts-martiaux de The Raid. Et c’est à ce moment qu’intervient également Yayan Ruhian, un autre transfuge de The Raid, lui aussi embauché pour offrir au film quelques séquences de bourre-pifs entre humains et aliens. Ah oui ! Grillo est alcoolo, parce que les producteurs ont dû bien aimer sa performance dans la série Kingdom, dans laquelle il enchaînait les shots de whisky tout en tabassant des types dans l’octogone. Bref…

Bienvenue dans la jungle

Beyond Skyline ne recule devant rien et au final, c’est un peu cette tendance au grand n’importe quoi qui lui confère un semblant de sympathie. Parce qu’il passe de la ville à la jungle, qu’il montre des mecs se faire trucider par des aliens de toutes les tailles, parfois à grand renfort d’effets gores et que les répliques sont tout aussi à la ramasse, le film prend peu à peu des airs de navet de luxe. La plupart du temps devant un fond vert, les acteurs, Grillo en tête, font ce qu’ils peuvent et au fond, ils semblent s’amuser. Même ce bon vieux Antonio Fargas, le Huggy les bons tuyaux de Starsky et Hutch est de la partie, répétant à qui veut l’entendre que les aliens ne peuvent rien contre lui. On ne sait pas trop pourquoi mais c’est marrant.
Mieux vaut ne pas trop chercher à comprendre d’ailleurs. La fin, complètement aux fraises, sur à peu près tous les niveaux, se charge d’ailleurs d’enfoncer le clou dans ce sens : aussi crétin que dispensable, Beyond Skyline est définitivement une sorte de rejeton déviant d’Independence Day et de District 9. Une bonne vieille production ne faisant guère illusion, parfaite pour une soirée nanars entre amis, à condition qu’il y ait assez de bière et de pizza pour tenir 1h49. Ne ratez surtout pas le bêtisier à la fin, qui démontre ironiquement le caractère bancal de l’ensemble…

En Bref…
Suite aussi dispensable que bordélique d’un film que tout le monde a oublié depuis longtemps déjà, Beyond Skyline ne vaut que par sa propension à se montrer bourrin et suffisamment crétin au point de devenir (presque) divertissant, tandis que la présence au générique de Frank Grillo et Iko Uwais permet de donner lieu à quelques bastons pas piquées des vers. Sitôt vu sitôt oublié…

@ Gilles Rolland