Confrontés aux mêmes défis que les compagnies commerciales, Groupama, IMA, MAAF, MACIF et MAIF profitent de leur spécificité pour bâtir ensemble une réponse cohérente. Avec le soutien de structures locales (Communauté d'Agglomération du Niortais et MEDEF Deux-Sèvres), ils rassemblent donc leurs forces dans une initiative commune de détection et d'accompagnement des futures pépites de l'assurance, de manière à entrer en bonne position sur le marché de demain, en pleine transformation.
En pratique, le dispositif mis en place est classique dans son genre. À l'issue de l'appel à candidature qui vient d'être émis, 5 ou 6 jeunes pousses seront intégrées à un programme intensif d'une durée de 9 mois. Chacune d'entre elles sera parrainée par deux membres ou représentants des instances dirigeantes de deux sponsors différents, qui s'engagent à une disponibilité minimale d'une journée par mois. Par ailleurs, le spécialiste Startup Palace assure un suivi personnalisé, avec coaching rapproché, ateliers réguliers…
En outre, et c'est probablement le volet le plus important pour les entreprises participantes, les 5 mutuelles promettent de leur ouvrir un accès privilégié à leur clientèle quand elles seront prêtes à expérimenter les concepts qu'elles développeront dans le cadre de l'accélérateur. Avec une présence auprès de 12 millions de foyers (soit la moitié de la population hexagonale), 15 millions de véhicules couverts, un total de 4 millions de visiteurs uniques sur leurs sites web chaque mois, l'offre est alléchante !
Pas de surprise non plus du côté des thématiques visées, qui restent sur des tendances générales et évitent d'aborder les spécialités de chaque sponsor (telle que l'économie collaborative pour MAIF), vraisemblablement dans le but de ne pas empiéter sur des terrains susceptibles de devenir trop concurrentiels. Aucune limite n'est fixée sur les domaines abordés : automobile, habitation et santé (avec toutefois un accent particulier sur les problématiques du vieillissement de la population) figurent au menu.
Les préférences sont nettement plus marquées sur les orientations technologiques : l'inévitable blockchain est citée pour envisager de nouvelles approches de la confiance, l'intelligence artificielle est invitée à se mettre mise au service de la cybersécurité et de la lutte contre la fraude, le « big data » est convoqué autour des opportunités de la prévention tandis que l'expérience utilisateur est l'enjeu majeur de la relation client.
Pour les mutuelles impliquées, il n'est peut-être pas seulement question avec cette démarche de rester au contact de l'évolution de leurs métiers. La défense de leur implantation en région Niortaise en représente certainement un autre facteur important, à la fois du point de vue de leur capacité à y attirer des entrepreneurs (éventuellement issus de leurs rangs) et avec l'impératif qu'elles ont à continuer à y attirer des talents (informatiques, par exemple) que la France aime plutôt concentrer à Paris…