La metformine est très utilisée comme premier traitement chez les diabétiques de type 2 (en particulier ceux en surpoids), lorsque les modifications des habitudes alimentaires et l'activité physique ne sont pas parvenues à contrôler le taux sanguin de sucre. Source iconographique: https://fr.wikipedia.org/wiki/MetformineSource légendaire: www.eurekasante.vidal.fr
Les agonistes du récepteur du GLP-1 (Glucagon-Like Peptide-1) et les inhibiteurs du transporteur SGLT2 (sodium-glucose co-transporteur-2) améliorent le contrôle glycémique et réduisent le poids corporel chez les patients atteints de diabète de type 2 par l’intermédiaire de différents mécanismes. Nous avons évalué l’innocuité et l’efficacité de l’adjonction de l’agoniste du GLP-1 dulaglutide au traitement habituel chez des patients dont le diabète n’est par contrôlé de manière adéquate par les inhibiteurs du SGLT2, avec ou sans metformine.
AWARD-10 était une étude de phase 3b à groupes parallèles, en double-aveugle et contrôlée par placebo, réalisée dans 40 sites de recherche clinique situés en Autriche, République Tchèque, Allemagne, Hongrie, Israël, Mexico, Espagne et aux États-Unis. Les patients éligibles étaient adultes (âge ≥ 18 ans) atteints d’un diabète de type 2 inadéquatement contrôlé (concentration en HbA1c ≥7.0% [53 mmol/mol] et ≤9.5% [80 mmol/mol]) ; un IMC de 45 kg/m2 ou plus, sous traitement à doses stables (depuis plus de 3 mois) par inhibiteur de SGLT2 (avec ou sans metformine) ont été tirés au sort de manière aléatoire (1:1:1) par un système internet de réponse interactive pour recevoir des injections sous-cutanée de dulaglutide 1.5 mg, dulaglutide 0.75 mg ou placebo une fois par semaine pendant 24 semaines. Ni les patients ni les investigateurs n’avaient accès au tableau de randomisation ; le personnel d’évaluation des résultats n’avait par ailleurs pas accès au schéma posologique d’administration des traitements. L’objectif principal était de tester la supériorité du dulaglutide (1.75 mg ou 0.75 mg) versus placebo pour ce qui est des changements en concentration en HbA1c à 24 semaines, par rapport aux valeurs relevées à la ligne de base. Toutes les analyses ont été effectuées sur la population en intention de traiter, représentée par la totalité des patients randomisés qui avaient reçu au moins une dose de médicament à l’étude. (…).
Entre le 7 décembre 2015 et le 3 février 2017, 424 patients ont été tirés au sort (répartition aléatoire) pour recevoir le dilaglultide 1.5 mg (n=142), le dulaglutide 0.75 mg (n=142) ou le placebo (n=140). Un patient du groupe dulaglutide 0.75 mg a été exclu de l’analyse car il n’a reçu aucune dose de médicament. La réduction en concentration en HbA1c à 24 semaines était plus importante chez les patients recevant le dulaglutide (moyenne géométrique par la méthode des moindres carrés [MGMMC] pour le dulaglutide 1.5 mg – 1.34% [Erreur Standard -ES- 0.06] ou -14.7 mmol/mol [0.6] ; dulaglutide 0.75 mg -1.21% [0.06] ou -13.2 mmol/mol [0.6]) que chez les patients recevant le placebo (-0.54 [0.06] ou -5.9 mmol/mol [0.6] ; p<0.0001 pour les deux groupes versus placebo). Pour ce qui est des différences en MGMMC obtenues, des résultats intergroupes obtenus ont présenté des différences statistiques valeur statistique similaire. Des événements indésirables graves ont été rapportés chez cinq (4%) patients du groupe dulaglutide 1.5 mg, trois (2%) patients du groupe dulaglutide 0.75 mg, et cinq (4%) patients du groupe placebo. Les événements indésirables apparus sous traitement étaient plus communs chez les patients sous dulaglutide que chez les patients sous placebo, principalement du fait d’une incidence augmentée d’événements indésirables gastrointestinaux. Les nausées (21 [15%] patients dans le groupe dulaglutide 1.5 mg versussept [5%] dans le groupe dulaglutide 0.75 mg versus cinq [4%] dans le groupe placebo), les diarrhées (huit [6%] versus 14 [10%] versus quatre [3%]) et vomissements (cinq [4%] versus quatre [3%] versus un [1%]) étaient plus communs sous dulaglutide que sous placebo. Une hypoglycémie sévère est survenue dans le groupe dulaglutide 0.75 mg. Deux (1%) patients recevant le dulaglutide 1.5 mg sont décédés, mais ces décès n’ont pas été imputés au médicament à l’étude ; aucun décès n’est survenu dans les autres groupes.
Le dulaglutide ajouté comme traitment complémentaire aux inhibiteurs de SGLT2 (avec ou sans metformine) a eu pour résultat des améliorations significatives du contrôle de la glycémie, avec une tolérance acceptable, conforme au profil d’innocuité du dulaglutide. Bernhard Ludvik, MD, et al, dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, publication en ligne en avant-première, 23 février 2018
Financement : Eli Lilly and Company
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ