Je n'ai donc rien écrit sur ce blog.
Quand bien même l'envie était là.
Mais (et c'est idiot) parfois les meilleures idées, les intuitions les plus fulgurantes, se fracassent dans une sorte d'accident domestique pourtant tellement prévisible et, donc, évitable.
Sur Twitter (quelle idée d'aller se fourvoyer sur Twitter !?) je me risquais à écrire ceci :
"L'éthanol, c'est de l'éthanol. Quoiqu'il y ait autour. Après on peut causer de l'histoire et la culture de cet autour".
Il s'agissait, et je m'en suis ensuite longuement expliqué, de dire que, oui, dans le vin il y a de l'éthanol.
Exactement le même éthanol que dans n'importe quelle autre boisson alcoolisée.
En revanche le vin a un statut historique, religieux, philosophique, sociétal (et j'en passe) qui en fait - au moins pour nous occidentaux judéochrétiens (mais pas que !) - une boisson à part.
Et ce sans même faire référence à la muséification par l'UNESCO du "repas gastronomique à la française".
Or ce repas, que serait-il sans le vin !?
Peu importe : je me faisais aussitôt traiter de con par un journaliste vin. Une sorte de ponte, voire de pontife.
Il refusa de s'expliquer, je lui redemandais alors régulièrement ce sur quoi il basait cet avis, et ce qui lui permettait de le formuler ainsi.
Au bout de quelques jours, il me fit alors savoir que :
"pour poser cette question il faut au moins être chef d'escadrille".
M'étonnant, m'indignant de ce comportement j'eus des réactions diverses que l'on peut toutefois résumer et classer ainsi : "ce n'était pas à moi que le maître s'adressait" (mais si, mais si !), "j'avais mal compris" (mais non, mais non !), "ce n'est pas si grave" (de mon point de vue, si !), ou la confirmation que, décidément oui : j'étais bien un con.
C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ou, plutôt, le seau de merde de trop, celui qui dépasse les capacités d'épuration de la fosse septique.
Par le passé, par le passé de ce blog, j'ai eu droit à toutes sortes d'injures.
Je me suis fait, selon les cas, traiter de con (c'est que ce doit être vrai, car il n'y a pas de fumée sans feu), en outre l'un m'a qualifié de "Rebatet du vin", l'autre ajoutant illico que j'étais bien : "le Rebatet du vin, mais sans le talent d'écriture", je fus aussi qualifié de "marchand de poudres de perlimpinpin" et même de "vendeur de produits cancérigènes".
Il y eut aussi quantités de "tu peux dire ce que tu veux, je t'emmerde".
J'en passe, et des moins drôles, tout particulièrement celles qui donnaient dans l'ordurier.
Aucun de ces joyeux drilles n'est jamais, J-A-M-A-I-S, venu me chercher sur ce que je disais.
Jamais.
Tous, sans aucune exception, s'en sont pris à ce qu'ils prétendent que je suis, à ce qu'ils prétendent que je fais, à la façon dont ils prétendent que je le fais.
Trop souvent de façon indigne.
Alors voilà : j'en ais mon plein cul de ce genre de facéties.
Ça ne me fait plus rire.
Et je suis toujours plus désolé des commentaires qui accompagnent ces saillies.
Plein le cul, vraiment.
Donc voilà, j'arrête.
J'arrête donc également les projets qui y sont associés.
Que ce soit ce papier trop longtemps repoussé à propos de l'histoire de la Bourgogne viticole au travers des bouquins que j'ai le plaisir de posséder (désolé Didier), mais aussi les comptes rendus de la dernière journée des œnologues de Bordeaux (il n'y aura donc pas plus que les 3 billets déjà en ligne), mais encore les comptes rendus de la pourtant passionnante et si bien construite journée de conférences du récent congrès des œnologues à Cognac (désolé Cécile).
Je laisse aussi tomber l'article "pesticides" récemment entamé (désolé Nicolas).
Quelques autres trucs resteront aussi à l'état de projet plus ou moins avancé : une belle dégustation à Pédesclaux, une autre - non moins belle - chez Alain Albistur, et une foultitude d'autres choses dont j'aurais pu et du prendre le temps de parler, avant.
D'autres projets, plus ou moins rigolos ne verront pas le jour.
Et, finalement, je le dis sans regret.
Voilà : il va falloir vous chercher un autre punching-ball.
Ou, pour certains, un autre type au cuir plus épais pour porter vos messages.
Car moi, je laisse tomber.
Il y a tant à faire, tant d'autres options que se battre sans fin contre des moulins à vent.
Ciao.
C'était quand même souvent sympa.
Avant.