Ecrit et interprété par Alex LutzMis en scène par Tom Dingler
Présentation : Annie gère mieux le décès de sa mère que son régime sans gluten. Patrick privilégie les circuits courts même lorsqu’il va aux putes. Thierry est addict au crack et vit dehors, mais il reste persuadé d’avoir réunion à 14 heures tapantes. Alex a accepté un film à cheval, même si son père ennemi fut un poney en 1987…Pedro, Séverine, Khaled, Babette, Arthur et tous les autres sont tombés parfois, mais ils se lèvent le matin, se couchent le soir et entre les deux… essaient de faire de leur mieux ! En véritable virtuose du rire, Alex Lutz vous a concocté un spectacle où poésie et humour s’entremêlent. Avec un regard bienveillant, il aborde avec justesse les joies, les peurs, les doutes de notre société.
Mon avis : Fiat Lutz ! J’utilise cette locution latino-alsacienne pour confirmer combien le talent d’Alex Lutz est aveuglant. Son étoile ne se contente pas d’illuminer le frontispice de l’Olympia, elle brille également, ô combien, à l’intérieur de la salle.Après dix ans passés à jouer son premier spectacle, il a enfin décidé de sortir de sa zone de confort pour se lancer dans ce qui représente l’exercice le plus périlleux pour un artiste : le deuxième opus. C’est valable dans tous les domaines, la chanson, la littérature, le cinéma, le théâtre, le one-man show… Quand votre première production a connu un énorme succès, vous êtes sacrément attendu au tournant. Surtout au terme d’une décennie au cours de laquelle son aura n’a cessé de grandir…
Mené à bride abattue, le spectacle d’Alex Lutz est dense, danse, formidablement riche. J’ai vu en lui le fils (très) spirituel de Charlie Chaplin et de Jerry Lewis. Il est à ce niveau. En deux coups d’écuyère à pot, il caracole du stand-up au sketch, campant une galerie de personnages tous aussi croustillants (car gratinés) les uns que les autres. Avec son art consommé du mime et de la mimique, il peut aussi bien nous reproduire (c’est le mot) une séance de coït qu’interpréter un chef d’orchestre manchot qui ne peut compter que sur l’expressivité de son visage élastique. Il est capable d’interpréter avec autant de réalisme « T’en pètes dans le slip » que « Tempête sous un crâne » en incarnant, sans prononcer un seul mot, un neurone pris dans l’étau d’un faisceau lumineux qui se resserre inexorablement. Du grand art pour un grand écart… Il peut jouer les machos et les femmes presque soumises, les mamies bigotes, un petit garçon ou une ado, le parent ou l’enfant (quelle merveille que ces conseils inversés d’un père à sa fille qui préfère la fac à The Voice !)… Il est de tous les sexes et de tous les âges. Il donne à rire autant qu’à réfléchir avec une générosité et un charisme rares.Ruez-vous à l’Olympia, galopez vers les salles où il va se produire en tournée…Alex Lutz est un crack. Il est l’étalon-or actuel de l’humour hexagonal.Gilbert « Critikator » Jouin