Le ministère nigérian de la Justice a annoncé ce dimanche, la libération de plusieurs centaines de membres présumés du groupe terroriste nigérian Boko Haram au terme de procès de masse où la majorité des personnes inculpées n'ont pas pu être condamnées faute de preuves suffisantes.
Les prévenus ont comparu la semaine passée devant un tribunal installé dans une base militaire à Kainji, une ville reculée dans le centre du Nigeria.
Salihu Othman Isah, le porte-parole du ministre de la Justice, a déclaré qu'un total de 475 membres présumés du groupe djihadiste n'ont finalement fait l'objet d'aucune poursuite "en l'absence de preuves suffisantes contre eux" et ont été libérés. Il a ajouté que les personnes libérées seront prises en charge dans leurs Etats d'origine pour une "réhabilitation appropriée".
Le tribunal a en effet ordonné à ces Etats de leur fournir " une réhabilitation dans un centre approprié " avant qu'ils ne retrouvent leurs familles.
Un premier groupe de 468 prévenus qui ont comparu devant le même tribunal avaient été libéré au bout de quelques jours. Un total de 45 ont été condamnés à des peines allant de deux à 15 ans de prison et 28 cas ont été renvoyés vers d'autres juridictions.
Un autre groupe de 82 prévenus avaient plaidé coupable en échange d'un assouplissement de la peine, certains étant relâchés après des années passées en détention.
Haruna Yahaya, un djihadiste condamné en début de semaine à 15 ans de prison pour avoir été jugé coupable d'être le cerveau de l'enlèvement par Boko haram de plus de 200 lycéennes à Chibok dans l'Etat de Borno, il a été condamné vendredi à 15 ans de prison supplémentaires. Les autres dossiers avaient été renvoyés à une nouvelle audience.
Au total, 1.669 personnes étaient présentées à la barre à l'ouverture des audiences qui avaient démarré en octobre. Mais la majorité de ces procès, les premiers du genre dans le pays et qui se sont déroulés à huis-clos, ont été critiqués par les organisations de défense des droits de l'homme.