Si de prime abord le disque pourrait sembler long, il n’en est rien : il y a certes 21 chansons, mais douze durent à peine plus de deux minutes, voire même pas. Les vrais morceaux ayant une durée classique sont disséminés ici et là. Au final, on se rend compte dès la toute première écoute que Few Traces est d’une cohérence ultra efficace.
Tout cela pour en venir à l’essentiel : si j’ai décidé de vous faire découvrir Mark Renner, c’est uniquement parce que sa musique m’a tout de suite touché, moi, qui n’écoute que très peu de musique des années 80 (Talk Talk ou Depeche Mode, par exemple, et dans les deux cas je ne possède leurs albums qu’à partir de 1986… année de sortie du premier album de Renner).
Si vous souhaitez simplement commencer les choses, comme moi, les deux premiers extraits choisis sont parfaits en ce qu’ils offrent une vue globale sur le style de Mark Renner et, en particulier, de Few Traces donc.
D’abord, « Half a heart », en six minutes, nous permet de rencontrer un artiste à la personnalité indéniable tout en gardant des référents immédiats : musicalement proche de Joy Division/New Order, une voix qui rappelle Ian Curtis, mais l’obscurité – fatale – en moins. Il se dégage en effet une ambiance bien plus chaleureuse, que je trouve non pas joyeuse mais plutôt mélancolique. Un lyrisme qu’on pourrait assurément rapprocher de celui de The Cure.
Une mélancolie mise en exergue sur le second extrait, qui m’a fait accrocher, pour ne pas dire tomber en pâmoison devant elle : « James Cowie (the portrait group) ». Cette fois-ci en moins de trois minutes, cette instrumentale, comme le sont une majorité des chansons de l’album, est d’une splendeur aussi grandiose et splendide que percutante. Une certaine candeur s’en dégage, et moi, j’ai craqué.
Donc, ne vous arrêtez pas là : parmi certaines influences que cite volontiers l’artiste, peut-être reconnaîtrez-vous par-ci les Cocteau Twins ou Brian Eno, par-là Van Morrisson ou Yellow Magic Orchestra.
(in heepro.wordpress.com, le 16/02/2018)
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