Aujourd’hui, comme pour son album de 2008, je découvre en ce début d’année It’s Alright Between Us As It Is, sorti il y a quelques mois déjà. Maintenant, je sais que je dois écouter ce nouveau LP – avec non de nouvelles oreilles mais – vierge de toute attente ou espérance, sans a priori ni idée préconçue. Il s’avère que cela fonctionne parfaitement.
Après la brève introduction « It’s alright between us as it is », le style du Norvégien débarque en trombe et me rappelle mes premières amours… Si les écoutes se font de plus en plus plaisantes, il y a aussi des échos qui me viennent, en provenance de Norvège également, ce qui n’est pas surprenant.
Tout d’abord, c’est Todd Terje, avec qui il a travaillé à plusieurs reprises : on retrouve effectivement chez ces deux artistes norvégiens une chaleur dans la musicalité, et les sonorités particulièrement disco de Lindstrøm ne sont pas sans rappeler celle de son compatriote, et réciproquement, par exemple, sur « Spire » ou « Tensions », avec lesquels ils est difficile de résister à l’appel de la piste de danse.
Ensuite, c’est le duo Röyksopp qui me vient à l’esprit, notamment pour la parfaite symbiose entre la musique et les voix féminines, omniprésentes chez eux comme sur ce nouvel opus de Lindstrøm : je pense notamment ici à un titre comme « Sorry ».
C’est alors que la superbe interlude « Versatile dreams » nous fait doucement basculer dans la seconde moitié de ce nouveau voyage scandinave, en été, par un soleil qui n’a rien à envier à celui des côtes méditerranéennes.
« Shinin’ » est du Lindstrøm à l’état pur, soit sept minutes de joie éclatante, avec la voix inimitable de Grace Hall ! « Drift » dérive en légèreté, histoire de nous apaiser un peu, avant le classieux « Bungl (like a ghost) », morceau sur lequel on peu entendre sa compatriote Jenny Hval chanter de toute sa langueur habituelle.
Le final « Under trees » est détonnant : rythmes accélérés et retenus à la fois, avec des teintes chaleureuses, presque jazzy, avant de s’estomper, très lentement, comme s’il s’agissait d’un navire au loin, finissant enfin par se perdre dans l’horizon.
Entre moi et Lindstrøm, tout va pour le mieux, me voici enfin prêt à l’accueillir dorénavant avec la plus grande humilité. C’est tant mieux pour moi, car It’s Alright Between Us As It Is ne se contente pas d’arriver à la cheville de son illustre aîné de 2008.
(in heepro.wordpress.com, le 21/02/2018)
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