Entrepreneur ou cadre dirigeant, vous avez probablement déjà fait l’expérience de la solitude du dirigeant : vos collaborateurs n’osent pas toujours vous dire la vérité, vous-même hésitez à partager avec eux des moments d’anxiété ou de doute et votre entourage proche trouve votre vie professionelle un peu envahissante…
Cette solitude est parfois pesante et elle s’avère dommageable : elle vous prive de feedbacks utiles et d’une écoute bienveillante. Vivien Poujade y consacre un des 365 conseils de son Guide de survie pour tout entrepreneur. Entrepreneur depuis son école d’ingénieur, il s’appuie sur une dizaine d’années d’expérience pour partager ses recommandations :
« Attention à la « solitude du dirigeant »
Sachez qu’en tant que dirigeant, vous ferez face à deux types de solitude :
- La solitude « institutionnelle » :
- Vous êtes seul à prendre la plupart des décisions ;
- Vous êtes l’unique responsable des mauvaises décisions devant la justice et l’administration fiscale (même si vous avez payé des conseils extérieurs pour vous accompagner)
- La solitude « humaine » :
- Vous ne pouvez pas facilement vous confier à vos salariés car il n’est pas facile d’évoquer vos inquiétudes et vos doutes avec eux au risque de les inquiéter ou de perdre votre crédibilité ;
- Vous pouvez aussi avoir du mal à vous confier à vos actionnaires sous peine de faire un aveu de faiblesse ;
- Enfin, vous pouvez rencontrer des difficultés à parler de vos soucis à vos proches par volonté de les protéger.
Sachez que vos actionnaires et votre famille sont aussi là pour vous épauler et vous soutenir en cas de problème. Jouez avec eux la carte de la transparence dès le départ et sur le long terme. Les meilleurs moyens de lutter contre cette solitude sont :
- Les groupes de pairs avec lesquels échanger régulièrement sur des thématiques diverses et à qui vous pouvez soumettre vos difficultés afin de recueillir leur avis (l’un d’entre eux aura probablement déjà rencontré cet écueil).
- L’entourage professionnel immédiat en sollicitant vos conseils ou des consultants
- Un accompagnement personnel et bienveillant (par un mentor par exemple). Cette personne doit être un véritable confident qui ne vous juge pas et vous aidera sur tous les aspects personnels et psychologiques notamment. »
Faire partie d’un réseau professionnel, prendre le temps d’échanger régulièrement avec son mentor, conserver le lien avec des consultants mais aussi offrir soi-même une écoute bienveillante sont autant de moyens de sortir de la solitude du dirigeant. Il est parfois tentant de se persuader que l’on peut gérer son entreprise seul : c’est risquer de de porter seul un poids parfois bien lourd ou de prendre des décisions erronées par excès de confiance ou manque de recul.
Et vous, comment vous assurez-vous de ne pas rester seul ? Consacrez-vous suffisamment de temps à des échanges autres qu’opérationnels ? Qui sont les personnes auprès de qui vous pouvez vous confier ? Les voyez-vous régulièrement ? N’hésitez pas à vous planifier des créneaux réguliers avec ces proches.