Le livre :
Konbini de Sayaka Murata aux éditions Denoël, 123 pages, 16 € 50.Publié le 11 janvier 2018
Pourquoi cette lecture :
Il s’agit d’un partenariat avec les éditions Denoël.
Le pitch :
Depuis l'enfance, Keiko Furukura a toujours été en décalage par rapport à ses camarades. A trente-six ans, elle occupe un emploi de vendeuse dans un konbini, sorte de supérette japonaise ouverte 24h/24. En poste depuis dix-huit ans, elle n'a aucune intention de quitter sa petite boutique, au grand dam de son entourage qui s'inquiète de la voir toujours célibataire et précaire à un âge où ses amies de fac ont déjà toutes fondé une famille.
En manque de main-d’œuvre, la supérette embauche un nouvel employé, Shiraha, trente-cinq ans, lui aussi célibataire. Mais lorsqu'il apparaît qu'il n'a postulé que pour traquer une jeune femme sur laquelle il a jeté son dévolu, il est aussitôt licencié. Ces deux êtres solitaires vont alors trouver un arrangement pour le moins saugrenu mais qui leur permettra d'éviter le jugement permanent de la société.
Pour combien de temps...
Ce que j’en pense :
Le Japon est un pays que je rêve de visiter et de mieux connaître. Lire de la littérature japonaise, c’est déjà y poser un pied.Le fait que l’auteur et le personnage principal, Keiko, aient le même âge et travaillent toutes deux dans une épicerie de quartier m’interpelle d’emblée. Rien n’indique que le récit est autobiographique, le livre porte même la mention « Roman », mais bon, ce ne serait pas première fois…
Keiko est différente, « malade » suivant ses proches. La société japonaise est particulièrement rigide dans ses codes de bienséance, de moralité, d’organisation, mais sommes-nous bien plus tolérants ? La norme avant tout. Certains peuvent s’y perdre, peiner à trouver leur place et ce d’autant plus que la pression est toujours plus forte, plus invasive, insistante, constante. La parade mise en place par Keiko semble folle de prime abord car elle se nie totalement. Sa vie est une non vie justement. Tout tourne autour de son emploi qui est des plus précaires, mais ce cadre lui permet néanmoins de donner le change, d’avoir une routine qui lui donne un cadre et au final, elle ne semble pas malheureuse. C’est justement quand ce moule, dans lequel elle s’est lovée, disparaît que tout va de plus en plus mal…
Ce livre est un récit qui pourrait être ennuyeux, mais en fait, c’est plutôt le contraire. Outre le fait que le lecteur de chez nous est forcément dépaysé car le Konbini n’existe pas sous cette forme chez nous, on découvre aussi des personnages qui ont certes des personnalités nippones, mais qui pourraient aussi être de nos familles, de nos amis. Ce texte est « exotique » et en même temps très proche. C’est sans doute un effet de la mondialisation et de la standardisation des mœurs, des conventions. Cela se lit aisément, assez rapidement et laisse comme un petit arrière-goût car à bien y regarder des Keiko, on en connaît, parfois même cela peut être nous…
Et s’il fallait mettre une note : 13 / 20