Et le film en lui-même ? J'en sors un peu mitigée. C'est (très/trop) esthétique, avec un peu trop de drones parfois. C'est divers, on passe du Bangladesh au Kenya, à la Grèce, au Mexique, etc. Ce n'est pas trop bavard. C'est documentaire avec des interviews de représentants du HCR ou d'autres ONG. C'est proche des réfugiés, enfin de certains, avec des interviews et des scènes de camps ou de sauvetage. Mais... c'est aussi très autocentré, on voit beaucoup trop Ai Weiwei. On comprend à la fin que ça sert presque uniquement à justifier les échanges avec la police américaine mais c'est à la limite de l'indécent parfois (femme qui vomit). Et c'est un peu long, il y a des rush qui méritaient d'être coupés, qui se répètent, qui n'apportent pas grand chose alors que d'autres choses semblent manquer : l'Afrique est peu présente en images alors que le nombre de réfugiés qu'elle abrite est énorme. L'Asie est oubliée, à part quelques images du Bangladesh et des Rohyngas. Bref, c'est un peu brouillon alors que les chiffres, les interviews, la diversité des lieux tendait à nous faire croire à un film exhaustif. Malgré ces critiques et les limites de l'exercice, une chose est sûre : ces situations nous paraissent intolérables. Que penser de ces familles entassées à la frontière macédonienne ? De ces réfugiés installés hors de leur pays depuis 25 ans et plus ? De ces personnes qui traversent les mers au risque de leurs vies ?
Images de misère et d'ennui, de destruction et de fuite se mêlent dans un gigantesque kaléidoscope où les hommes et les responsabilités sont diluées, où tout se mélange...