Et quand tu écriras, ne regarde pas ce que tu écris, pense au soleil
qui brûle sans voir et lèche le Monde d’une eau
de saphir pour que l’être
soit et que nous dormions dans l’émerveillement
sans lequel il n’y a pas de planche de salut, il n’y a pas de pensée
ni de fascination pour les jeunes filles
en fleur depuis l’antiquité des orchidées d’où
advinrent les syllabes qui en savent plus que la musique, plus,
beaucoup
plus que l’enfantement.
Gonzalo ROJAS, Nous sommes un autre soleil, traduit de l’espagnol (Chili) par Fabienne Bradu, Orphée / La Différence, 2013
Encore un poème trouvé chez Schabrière et une étape chilienne dans le voyage au Sud avec Marilyne