Littérature égyptienne (2) : chant d'amour

Publié le 20 juin 2008 par Rl1948

Après le petit aphorisme qui terminait l'article d'hier visant à expliciter les raisons qui avaient motivé ma décision de donner jour à cette nouvelle catégorie - intitulée Littérature égyptienne -, je vous propose aujourd'hui, ami lecteur, la première stance d'un chant d'amour que l'on trouve, notamment, sur le Papyrus Chester Beatty.
Puisse cette petite merveille, datant de plus de 3 200 ans, illuminer votre dimanche ...

Unique est l'Aimée, sans pareille
La belle inégalée,
Regarde-la, elle est comme Sothis
Quand elle reparaît au début de l'année heureuse,
Brillant merveilleusement, la peau blanche, le teint clair,
Les yeux charmants, ensorceleurs,
Que ses lèvres sont douces dès qu'elles parlent !

On ne saurait trop en dire d'elle :
Le cou long, le sein resplendissant
Ses cheveux sont de vrai lapis-lazuli,
Ses bras surpassent l'or,
Ses doigts sont des boutons de lotus,
La croupe opulente, la taille fine,
Ses cuisses portent ce qu'elle a de meilleur.
Sa démarche est noble à travers la campagne,
Rien qu'en passant, elle dérobe mon coeur.
Elle fait tendre le cou de tous les hommes, qui se retournent pour l'admirer.
Quel bonheur pour qui la tient dans les bras !
Il est le premier des amants.
Contemple-la, tandis qu'elle sort,
Telle cette déesse, l'Unique.
(*)


(*) L'Unique est, dans la poésie égyptienne, une des dénominations de Hathor, déesse de l'Amour.