Si j'aborde aujourd'hui la question de la psychopathologie de la vie quotidienne, c'est parce que nous avons de plus en plus à faire à des psychopathes dans notre vie quotidienne...
Épatés par nos voisins de palier qui mentent comme ils respirent qui font de leur mieux pour nous dissimuler le pire... qui volent, violent ou assassinent par derrière.
Ils jouent tous un double jeu... toujours malheureux dans la mesure où leur jeu les dépasse ou les terrasse. Ils n'en sont pas les maîtres : c'est ce qui les rend si dangereux. Leur double face relève de la pathologie, de la maladie mentale.
Pour ne citer que 3 d'entre eux : Cahuzac, Jawad et Lelandais représentent ce qu'on appelle : des démons, des démons de la perversité.
Ils ne sont pas fous, mais je dirais qu'ils que leur folie consiste à jouer un petit tour à la folie.
La légende dit qu'ils ont tous tenté le diable parce qu'ils ont tous été tentés par le diable. C'et ce qui les rend si proches de nous ou si familiers... cette irrésistible tentation par le mal absolu.
Comme quoi, il n'y a pas de différence qualitative entre un larcin et un assassin... même si parfois celui qui vole un bœuf a du mal à voler un œuf, c'est ce qui les rend sympathiquement pathologiques... ou tragiques.
Et si on s'aventure dans leur tête, on apercevra tout de suite le lien de parenté entre l'ange et la bête... docteur Jekyll et Mister Hyde... les deux visages de Janus.
À l'intérieur on assiste bel et bien à un duel, souvent cruel entre soi et soi-même, un conflit qui fait leur lit.
Le soi dit : il vaut mieux se réparer que se séparer... et il se met à mentir
Le soi-même répond : non, il vaut mieux se séparer que se réparer... et il se remet à voler, à violer ou à assassiner.
C'est à cette tension qu'on assiste, tension entre le réparateur et le destructeur, entre le correcteur et le corrupteur, entre le bienfaiteur et le malfaiteur.
Cahuzac a menti à la face du monde pour réparer l'immonde presque pour nous inciter à ne pas faire le mal qu'il fait... pour nous sauver de lui plus que pour se sauver de nous.
Pathologie classique du pompier pyromane ou du plombier qui est à l'origine de la fuite.
Premier niveau de mensonge pathologique : la fausseté de l'homme... il alterne le faux et le faux.
Jawad lui, avec ses deux hémisphères en feu, il sépare pour réparer, il répare pour séparer. S'il est pris la main dans le sac, il dit qu'il répare et s'il passe entre les mailles du filet, il est content de séparer, de diviser, de saper les fondements de la société.
Pathologie narcissique de celui qui veut à tout prix, tirer son épingle du jeu... tout miser pour séparer... et tout récupérer pour réparer. C'est l'embrouille qui se débrouille à la perfection.
Ce n'est pas un hasard qu'il a été relaxé parce que son mensonge relève de la morale de l'ambigüité : le bien est un mal ignoré; le mal est un bien ignoré.
Deuxième niveau de mensonge pathologique : la duplicité de l'homme : tantôt colombe, tantôt serpent.
Lelandais aussi a menti, avant d'être un tueur en série.
Pour lui aussi, entre la cime et l'abîme, il n'y a qu'un pas qui peut être vite franchi. Il tue parce qu'il se croit lucide. Il ment parce qu'il croit que le monde ne l'est pas. Ce qui le sépare de nous c'est son excès de lumière. Et il nous ment pour nous préserver ou dissiper notre obscurité, notre obscurantisme.
Troisième niveau de mensonge pathologique : la destructivité de l'homme : "je te dissimule ma volonté de te détruire".
Conclusion : qu'on les quitte ou qu'on les acquitte, avec ces gens là, nous ne serons jamais quittes. Never not quite.
Le mensonge est le seul mot clé. La clé de ces songes...