Caroline est appelée par un grand-oncle, au seuil de sa vie. Un parent éloigné qu’elle ne connait pas. Cet homme, que certains pensaient mort depuis longtemps est toujours vivant. On a juste caché sa vie dans la famille, comme un secret inavouable. Surprise et curieuse, la jeune femme se rend à son chevet, contre l’avis de tous, dont celui de son compagnon. Le vieil homme, devenu moine est dans un monastère perdu dans la montagne. Là, elle n’a d’autre choix que de réfléchir, ou parler avec les autres religieux n’étant pas en claustration.
Un lieu de retraite propice à l’interrogation de soi. Qui suis-je et que veux-je faire de ma vie devient un questionnement qui la taraude. Son compagnon la rejoint rapidement, la pressant de ses attentions, de revenir avec lui, de quitter ce lieu perdu au monde. Une présence presque étouffante, souvent. Une présence dont elle pense ne pas avoir besoin, ce qui la pousse à tenter de comprendre en quoi cette séparation peut lui être bénéfique. Son amant est-il vraiment celui qu’il prêtant être ? De l’extérieur c’est un gendre idéal, avec toutes les qualités rêvées. De l’intérieur, il semble moins empathique que prévu. Caroline décide d’avoir plus d’information sur lui avant de prendre sa décision…
Ce roman a pour sujet la maltraitance. Ce vice qui se dissimule sous des abords charmant, derrière une prévenance trop appuyées. Le besoin d’omni présence confine à une forme d’étouffement qui peu à peu isole dans un huis clos, où chacun devient le seul sujet de l’autre, au risque de développer le syndrome de Stockholm envers celui qui devient la seule ouverture sur le monde. Caroline a du mal à l’admettre, mais elle est sur un terrain glissant avec son compagnon. Si charmeur qu’il soit, sa présence l’asphyxie lentement mais sûrement. Jusqu’où cela la conduira-t-elle ? Elle décide de rester encore au monastère après le décès du vieil oncle.
Un roman qui touche là où cela fait mal. Très psychologique, Bernard Boudeau démonte lentement les mécanismes de la maltraitance. La progression de la trame tissée par le pervers narcissique est surprenante, criante de vérité ! Cela fait froid dans le dos. Bien différent des thrillers dont Bernard Boudeau a l’habitude de nous régaler, ce livre reste dans son domaine de prédilection : il est aussi noir que ses polards !
Présentation de l’éditeur
La maltraitance, la subtile mécanique qui conduit une femme, intelligente, instruite, bien insérée socialement à accepter l’inacceptable. Au-delà de la brutalité de son compagnon, l’apprentissage progressif, qui transforme la victime, la persuade que tout ce qui se produit est de sa faute. Qu’elle l’a cherché, qu’elle mérite ce qui lui arrive… Pourquoi tu ne réponds pas ? “Un type comme ça, on ne le laisse pas partir” lui répète son amie Joséphine. Caroline doute, ne sait pas, hésite, comme si une petite voix venait sans cesse lui murmurer que tout est trop beau pour être vrai, que… – Les marques sur votre bras ? C’est lui ? – Il ne se rend pas compte de sa force. – Non, c’est vous qui ne vous rendez pas compte de sa brutalité. Elle ne sait pas, ne sait plus, qui elle est, qui est Cédric. Elle se bat, contre elle, contre lui, contre tous ceux qui réprouvent sa décision. “Un type comme ça, on ne le laisse pas partir”.
Un peu de l’auteur
Bernard Boudeau naît à Tunis. Après des études classiques, il fait un bref passage dans le milieu des éducateurs spécialisés avant de devenir infirmier en psychiatrie.
Il décroche un master en psychologie, poursuit son travail en institutions fermées, en hôpitaux de jour, puis progressivement, intègre un cabinet de consultants en ressources humaines.
Son parcours professionnel lui donne une connaissance précise de milieux très différents (psychiatrie, entreprise, université : univers clos, univers de compétition, de confrontation) des enjeux de pouvoirs, des règles implicites qui les organisent.
Passionné par les thrillers et les ambiances noires, sa formation lui permet de rapprocher, le temps d’un roman, l’énigme policière et celle de l’esprit humain dans son étrange complexité.
Si parfois il fait un détour par le fantastique, c’est toujours avec le même souci de véracité, qu’il tisse les portraits de ses personnages.
Site : www.romanpolicier.net
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Détails sur le produit
• Broché: 290 pages
• Editeur : Independently published (1 février 2017)
• Langue : Français
• ISBN-10: 1520328087
• ISBN-13: 978-1520328089
• Dimensions du produit: 12,7 x 1,9 x 20,3 cm
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