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Locations Airbnb : les loueurs hors la loi

Publié le 14 février 2018 par E-Loue.com

Locations Airbnb : les loueurs hors la loi

Depuis décembre dernier, il est obligatoire d'afficher un numéro d'immatriculation pour toute annonce sur une plateforme de location comme Airbnb, mais, pour l'instant, c'est un échec. Ces plateformes prouvent encore une fois qu'elles se fichent des règlements et se positionnent au-dessus des lois !

A Paris, seule 14% des locations Airbnb sont enregistrées

Airbnb ne recule pas, depuis décembre dernier rien n'a été fait par la plateforme pour inciter ses loueurs à régulariser leur situation. Faits pires, en ne faisant rien Airbnb incite ses concurrents à faire bloc pour ne pas respecter la loi.

La procédure est pourtant simple : le particulier se rend à la mairie pour déclarer son bien en location, il reçoit un numéro d'immatriculation et l'affiche sur son annonce.

Bien que l'on puisse comprendre les propriétaires, il est quand même scandaleux qu'il ne soit pas possible d'imposer aux plateformes comme Airbnb un affichage systématique de l'immatriculation des loueurs. Le procédé, on l'imagine élémentaire : obliger ses loueurs à réinitialiser leurs tableaux de bord avec leur numéro d'immatriculation ; bloquer le calendrier tant que cette information n'a pas été actualisée, etc. Et bien c'est tout bête mais ça semble trop compliqué pour ces grosses entreprises comme HomeAway, Paris Attitude, Sejourning ou Windu. Elles ont toutes été mises en demeure mais restent aux abonnées absents.

Tristement, ce manquement à la loi cache un problème plus majeur : les sociétés dans la veine d'Airbnb sont-elles au-dessus des lois ? Pourquoi la France a t-elle autant de mal à faire respecter la loi à ses concitoyens et forcer certaines sociétés à les appliquer ? Si seulement 14% des loueurs sont déclarés à Paris, cela ne présage rien de mieux au niveau national.

Airbnb risque trop gros avec l'application de cette loi : une perte de parts de marché car moins de logements disponibles, et du coup, un transfert vers la concurrence ou vers le marché classique de l'hôtellerie. Une inquiétude logique quand on sait que la France est le 2 e pays en terme d'annonces après les Etats-Unis (485'000 annonces vs. 660'000 pour les Etats-Unis, août 2017). N'oublions pas que la France n'est pas le seul pays en guerre avec Airbnb, à New York et San Francisco, une loi rend illégale une location d'un bien immobilier pour une durée de moins de 30 jours.

Airbnb, qui a finalisé sa levée de fond en mars 2017 en ayant récolté la coquette somme d'un milliard de dollars avec une valorisation de 31 milliards de dollars, joue gros. Des tensions internes et des remaniements en hauts lieux ont déjà conduit Brian Chesky, le PDG et co-fondateur de l'entreprise, à annoncer qu'il n'envisageait pas d'introduction en Bourse en 2018. Toutes ces difficultés internes et légales ne doivent pas beaucoup plaire à ses investisseurs ...

En tout cas la France, elle non plus, ne cèdera pas ! Les amendes ne font qu'augmenter depuis les dernières années : 400'000 euros d'amendes en 2016 ; 1,3 millions en 2017 et en 2018, ça commence fort avec déjà 266'000 euros depuis le début de l'année seulement.


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