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[Critique] Wonder Wheel

Par Wolvy128 @Wolvy128

[Critique] Wonder Wheel

[Critique] Wonder Wheel
Les trajectoires de quatre personnages, dans l’effervescence du parc d’attraction de Coney Island, dans les années 50 : Ginny (Kate Winslet), ex-actrice lunatique reconvertie serveuse ; Humpty (James Belushi), opérateur de manège marié à Ginny ; Mickey (Justin Timberlake), séduisant maître-nageur aspirant à devenir dramaturge ; et Carolina (Juno Temple), fille de Humpty longtemps disparue de la circulation qui se réfugie chez son père pour fuir les gangsters à ses trousses.

Dernier film (en date) de Woody Allen, Wonder Wheel avait de quoi séduire sur le papier avec son environnement plein de charme, son visuel resplendissant et son casting alléchant. Malheureusement, le sentiment qui prédomine à l’issue du visionnage est incontestablement la déception. Hormis ses qualités formelles, qu’il s’agit en plus de nuancer, le long-métrage ne présente effectivement pas de réels motifs de satisfaction. Les acteurs, tout d’abord, échouent complètement à délivrer une interprétation subtile, se laissant aller au surjeu le plus total. Pas aidés par une écriture sans la moindre finesse, ils exagèrent la plupart des situations/sentiments pour n’exister que de manière stéréotypée. Une partition regrettable quand on voit ce que certaines rares séquences laissent poindre comme potentiel dramatique. S’offrir les services d’une immense actrice comme Kate Winslet pour un tel résultat est juste un gâchis monumental. Et encore, l’actrice britannique est peut-être, malgré tout, la plus convaincante du groupe. Plus que le casting, relativement investi, c’est toutefois surtout ici l’écriture qui laisse à désirer, se montrant notamment incapable d’insuffler un peu de profondeur aux personnages.

[Critique] Wonder Wheel
De manière générale, le récit ne brille pas non plus par son intelligence, survolant les enjeux pour accoucher d’une romance en triangle extrêmement plate. Le comble pour une histoire censée parler de passion ! Il y a bien, ici et là, quelques séquences intéressantes qui sortent du lot, mais l’ensemble reste néanmoins totalement inoffensif. Et que dire de la mise en scène sans génie de Woody Allen si ce n’est qu’elle ne contribue vraiment pas à transcender le récit. Même l’approche théâtrale de la réalisation, supposée faire écho à la passion des personnages pour le théâtre, semble en définitive parfaitement vaine. Finalement, l’unique éclaircie provient du somptueux travail effectué sur les couleurs et les lumières. A l’image de l’affiche, absolument sublime, le film propose en effet des plans d’une rare beauté, jouant efficacement sur les couleurs et les lumières pour exprimer toutes sortes d’émotions telles que la passion, la colère, l’angoisse ou encore la désillusion. Un procédé habile, bien que pas forcément novateur, dont on déplorera cependant l’utilisation grossière, l’image passant parfois brutalement d’une teinte à une autre.

En conclusion, Wonder Wheel s’avère donc être un drame romantique insipide. Malgré un remarquable travail effectué sur les couleurs et les lumières, le dernier film de Woody Allen se révèle dépourvu de toute subtilité, tant sur le fond que sur la forme, rendant l’ensemble au mieux tout juste acceptable, au pire carrément insupportable.


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