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Baierische Zeit-Dokumente 4 : Les secrets du lac Starnberg. La dame voilée.

Publié le 12 février 2018 par Luc-Henri Roger @munichandco
Baierische Zeit-Dokumente 4 : Les secrets du lac Starnberg. La dame voilée. Je vous propose ma traduction d'un extrait d'un article publié par Georg-Ludwig Schauenberg en deuxième page du quatrième numéro des Baierische Zeit-Dokumente, une publication qui parut en 1919. Schauenberg y relate l'admiration d'une mystérieuse femme voilée pour le roi Louis II. Voici l'extrait:
"Depuis la fin des années soixante du siècle dernier jusqu'à l'année 1873 ou même en 1874, on la vit toute l'année à Leoni, où elle vivait dans une maison de campagne avec une dame âgée; elle y résidait seulement à certaines époques sans aucune considération pour la saison, et sa venue coïncidait toujours avec la présence du roi au château de Berg. La chose la plus frappante était qu'elle sortait le visage couvert d'une épaisse voilette et qu'elle  marchait toujours seule, ce qui faisait que tous la remarquaient dans la région, et qu'on l'avait surnommée la 
dame à la voilette.
Le but de ses  promenades était toujours Berg et son voisinage le plus proche, et bientôt ce ne fut plus un secret qu'elle était là pour trouver l'occasion de voir le jeune roi bavarois. Par beau temps, elle se promenait pendant des heures à proximité du château et, si avait enfin la chance de le roi, qu'il soit en la voiture, à cheval, à sa fenêtre ou en train de monter sur le "Tristan", son bateau, elle s'en retournait alors aussitôt vers sa résidence à pas rapides.
Si le roi était parti, elle disparaissait aussi, et l'on pouvait être sûr de la retrouver au bord du lac quand Sa Majesté revenait à Berg. Cette apparition était peut-on dire si ponctuelle qu'elle ne pouvait être reliée qu'au fait qu'elle devait avoir à Munich la possibilité d'être renseignée de manière très précise sur les projets de voyage du roi. 
Notre informateur, qu'elle croisa  plusieurs années de suite  près de Berg, raconte qu'il put l'observer un jour sur la route de Leoni: cachée par des arbres, elle  attendait le roi, et il déboula soudain sur la route sur son cheval lancé au galop accompagné par son palefrenier Völk. Les yeux de la dame brillaient au travers de son épaisse voilette et une certaine excitation sembla la saisir alors que le grand et fier cavalier s'approchait de plus en plus. Elle le salua d'un salut respectueux,  les yeux fixés sur son visage; puis elle le suivit du regard jusqu'à ce que cavalier et cheval eurent disparu à un coude du chemin  Le roi, qui portait une tenue simple et sombre, l'avait remerciée en soulevant légèrement son feutre et en regardant fixement la silhouette voilée. Il ne semblait pas que son apparition fût une nouveauté pour le roi. Avait-il aujourd'hui essayé de scruter ses traits au travers de sa voilette? Cela n'aurait pas été possible à la hâte, car elle était trop dense pour révéler l'âge ou la beauté de la mystérieuse personne; on ne pouvait que les deviner, car sa silhouette élégante donnait l'impression de la jeunesse et qu'on ne pouvait associer des yeux aussi brillants  à un visage laid. Un connaisseur aurait reconnu à sa silhouette qu'elle devait avoir non seulement belle apparence. mais aussi que ce devait être une personne intéressante.
Que voulait donc cette dame et qui était-elle? C'était clair: elle vénérait le roi, elle avait le béguin  pour lui, elle l'adorait silencieusement.
Il est bien connu qu'il était révéré par l'aimable gent féminine. On sait aussi que le monarque, un homme toujours très chevaleresque,  était extrêmement réservé à l'encontre du sexe féminin. Ce qui avait provoqué en lui cette aversion envers les femmes restait une question ouverte, qu'il se fût agi de sa propre expérience au moment de ses fiançailles,  ou que cette aversion soit née de la trop grande importunité des femmes en général, et plus particulièrement de celles qu'il avait distinguées en tant qu'artistes.
La dame voilée, cependant, ne dérangeait nullement le roi, et elle n'était en aucun cas importune. Il lui suffisait de le voir, lui qui semblait être son idole, qui représentait tout pour elle. Nous ne porterons ici aucun jugement sur le pourquoi ou le comment de son comportement. C'était un amour au-delà de la tombe. Car lorsque Louis retourna auprès de ses pères et fut enterré sous les voûtes de l'églsie saint Michael (Michaelskirche), la dame au voile reparut pour fleurir le sarcophage. La magnifique couronne de fleurs portait un ruban de satin bleu avec les mots: A l'inoubliable - Sofie Laurentieff. La femme mystérieuse était donc une Russe. Elle vécut à Saint-Pétersbourg les quelques années qui précédèrent la fin tragique du Roi et se précipita à Munich pour l'enterrement. Pendant plusieurs années, le jour de la mort du roi, le 13 juin, on put voir une nouvelle couronne orner la tombe du roi, toujours avec la même inscription sur le ruban."
Un article traduit par Luc Roger.
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