les années
gravant
leur nom
les unes
à côté
des autres
le rêve
auquel donne lieu
le spectacle
de l’écoulement
des siècles
contenu
dans ces pigments
parvenus
jusqu’à nous
attendant
notre tour
de disparaître
/
cela
qui fait
que l’on ne sait
si l’on a affaire
à un sujet
ou à la parole
du vide
un autre monde
surgi
de l’ancien
qui dit
que l’art
ne finit pas
à son élan
premier
Extraits de la section « Fresques antiques », pp. 14 et 15.
///
Gaeta
le feu de la langue
nomme ce qui n'a pas de nom
là où tout est parti
n'est que ruine
nature apparemment
[pas tout à fait morte
paysage sans âge
image sans pays
gorgé du rire des demi-dieux
– et du sommeil des pierres
/
d'antiques floraisons
vont
et viennent
épluchant la forme
jusqu'à sa forme première
mer étouffant
sous le son
d'un souffle uni
noyé
dans l'écran
de lumière
qui parle de massacre?
Incipit de la section « Cy Twombly », p. 47 et 48.
Stéphane Lambert, Art Poems, La Lettre Volée, 2017, 80 p. 15€
Bio-bibliographie de Stéphane Lambert