Posé au coin du bois, le chat était posé là, fier comme un roi.
Allongé dans la neige de janvier, il ne semblait pas sentir le froid.
Son pelage rayé, sa crête foncée et ses yeux cendrés m’ont fait douter:
Serait-ce lui, le forestier, le sauvage si difficile à observer?
Pour en avoir le coeur net, il aurait fallu s’approcher pour mieux regarder.
Réduire l’écart qui nous séparait pour mieux le détailler, le scruter.
Mais comment traverser sans se faire voir un champ immaculé,
Alors que ses deux yeux clairs m’avaient déjà localisé et fixé?
J’ai donc préféré m’asseoir au bord du chemin pour profiter de ce moment félin,
Et le chat, lui, n’a pas bronché jusqu’à ce que le soleil soit loin.
Forestier ou fermier, le mystère ne sera jamais élucidé,
Mais par moins quinze degrés, lequel des deux aurait résisté à la douceur d’un feu de cheminée?
Val-de-Travers, le 11 février 2018