Par où commencer… j’y ai vécu tellement de choses, l’impression d’avoir eu des dizaines de vies en 5 ans. Mon expérience chez Brandy Melville n’a pas été uniquement professionnelles, elle a surtout été humaine.
Mes débuts (folkloriques) chez Brandy
Figurez-vous que mon arrivée chez Brandy relève du hasard. J’ai arrêté mes études de droit, et en attendant de trouver ma voie, j’ai dû subvenir à mes besoins. Je cherchais donc un job « alimentaire ». À l’époque la boutique lilloise venait d’ouvrir ses portes et recherchait une responsable adjointe.
Je postule, je suis reçue en entretien et me voilà face à mon futur patron: il a l’air d’être plus jeune que moi avec un jean tout déchiré et moi, mal à l’aise avec une robe hyper habillée. À ma grande surprise (et je ne sais toujours pas pourquoi) il me fait faire un essai. Juliette, si tu me lis, je sais que tu ris à ce moment précis. Pour la faire courte j’étais, comme qui dirait, prout-prout. Bref, une semaine après, il me propose un poste de responsable à Paris. Alors là j’ai encore moins compris.
J’y réfléchis quelques temps avec Flo (mon cher et tendre) et nous décidons de partir vivre à Paris. L’aventure a commencé comme ça…
Anecdote: mon premier mois chez Brandy j’ai mis le feu à une pile de pull et effacer la playlist musicale des boutiques.
Après 9 mois à apprendre et découvrir le métier (qui m’était totalement inconnu) me voilà partie un mois à Lyon pour faire l’ouverture et le lancement. 2 mois après, direction Nantes pour faire l’ouverture et le lancement du shop. 9 mois après retour sur Lille pour reprendre le shop lillois. C’est la boutique où je suis restée le plus longtemps, c’est donc de cette expérience que je vais vous parler.
Être shop manager
Lorsqu’on est shop manager, chez Brandy, je dirais qu’il faut savoir tout faire: gérer une équipe, faire le merch, gérer ses produits, faire le ménage, encaisser, anti-voler les articles… Bref, il faut être autonome, débrouillarde et être un vrai couteau suisse. Mais surtout, mon principal objectif était d’insuffler un véritable esprit d’équipe. Que les filles se sentent comme dans un « crew ».
Je voulais qu’elles se sentent comme dans une famille. J’ai embauché et formé beaucoup de jeunes femmes. Ça n’a pas été toujours rose, j’ai eu des échecs, mais j’ai rencontré des nanas qui ont littéralement changé ma vie. Croyant les faire évoluer, les faire grandir et les préparer à la vie professionnelle, je me suis rendue compte que c’était dans les 2 sens. Elles aussi m’ont aidé à faire de moi la femme que je suis.
On a tellement ri, tellement pleuré, parfois crié… mais c’était un tel bonheur de travailler avec elles.
Croyez moi manager n’est pas chose aisée. J’ai été trop dure, trop laxiste.. j’ai tâtonnée avant de trouver le juste milieu. Il faut faire avec le caractère de chacune, les vies perso, les problèmes.. Et puis surtout on était que des gonzesses hein.
Brandy Melville
De l’autre côté il y a bien entendu « la direction ». J’ai connu Brandy au tout début: 2 shops, un patron et c’est tout. Je pense que la force de mon ancien boss était clairement de voir le potentiel des personnes. Nous venions toutes d’horizons très différents, nous avions toutes un passif qui ne nous destinait absolument pas à gérer des boutiques. Mais il nous faisait confiance, nous laissait gérer ses « bébés ». J’ai eu beaucoup de liberté dans mon boulot et je ne le remercierai jamais assez pour cette confiance et cette chance qu’il m’a accordée.
La fin
Si je suis partie c’est parce que j’avais fait le tour de mon job. J’avais donné et offert tout ce que je pouvais et appris tout ce que je pouvais attendre. Et surtout n’oublions pas qu’au départ ce ne devait être qu’une parenthèse
Ce fut une belle et longue parenthèse, je me suis amusée, révélée, compris beaucoup de choses. Brandy a plus que largement contribué à faire de moi la femme que je suis. Je ne dis pas que c’était parfait, au contraire! j’ai eu des bas, du surmenage, de la fatigue (beaucoup de fatigue), je n’ai pratiquement pas vu mon fils les premiers mois de sa vie à cause de mes horaires…
Mais je ne garde que le positif en tête. Et dieu sait qu’il y en a eu.
Bonus
Les situations surréalistes que j’ai vécu:
- un homme est entré une fois dans la boutique parisienne. J’étais toute seule, pas de cliente. Cet homme s’est couché sur le sol, a commencé à lécher le sol et m’a proposé de me lécher les pieds.
- j’ai trouvé une pizza ranger dans un buffet du magasin qui me servait à présenter les vêtements
- avec une de mes vendeuse on s’est fait frappé par une cliente en train de voler
- un homme est entré dans la boutique à Lille, complètement bourré et commençais à baver dans mes pots où j’entreposais les bagues.
- une femme s’est installée en cabine d’essayage pour déjeuner. Je veux dire littéralement. Elle s’est installée sur les canapés et a sorti son lunch. Normal.
J’espère que ça vous a plu! que j’ai répondu à toutes les questions posées.
À bientôt!
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