Je les ai retrouvés égaux à eux-mêmes mais avec peut-être encore un peu plus de facéties qui les rendent plus accessibles à un public non initié.
Un massif montagneux se laisse deviner à cour derrière la lumière bleutée des glaciers ; c'est que nous sommes près du paradis, dans un hôtel qui a des allures de pension de famille comme on en connaissait dans les années 45-50.
Les scènes sont cocasses sans être morbides. Le fils fait sa gymnastique matinale en pyjama devant le portrait de l'aïeul. Une chanson fredonnée en allemand se danse comme un tango, en hommage au défunt.
Comme dans les spectacles précédents ces artistes démontrent une nouvelle fois que le corps peut exprimer une infinité d'émotions puisque c'est un spectacle sans paroles. Le travail de masques (conçus par Hajo Schüler) est prodigieux. Hotel Paradiso a ceci de génial qu'il s'affranchit des frontières. Le seul regret est que le décor impose une jauge resserrée dans cette belle salle de Bobino.
Le public assiste au réveil agité de l'établissement quatre étoiles qui en perdra une au cours de la soirée. La vie reprend ses droits dans une sympathique agitation. A l'instar des petits enfants qui ne maitrisent pas encore la parole, on s'exprime à coups de sac à mains, ou de canne ... respect à nos morts ! On se dispute aussi la succession et le fils ne recule devant rien pour supplanter sa soeur.
Infinita racontait l'histoire de trois garçons qui se connaissent depuis le berceau et qui finiront leurs jours dans une maison de retraite. Le thème de la vieillesse et de la mort est décidément privilégié par le collectif berlinois qui combine depuis plus de 20 ans, et avec talent, le théâtre de masques, la danse, l’acrobatie et le clown en un spectacle toujours aussi inclassable, que l'on peut voir en famille, à partir de 8 ans.
Hotel Paradiso
Bobino – 14-20 Rue de la Gaité – 75014 Paris
Jusqu'au 4 février 2018
Je vais cette fois encore ajouter un extrait vidéo pour rendre compte de la particularité de ces artistes :