En marge de ce conflit, les manifestants ont clairement fait comprendre en quelle estime ils tenaient le Chosun Ilbo... en allant y déverser leurs poubelles (merci à Vincent pour cette photo plutôt drôle, ainsi que pour les autres récemment postées sur Orient ou Rien). La campagne de dissuasion visant les annonceurs publicitaires des trois journaux conservateurs, surnommés ChoJoongDong, continue ; mais ceux-ci organisent leur riposte.
On est donc autorisé à ne pas acheter le Chosun si on n'en a pas envie, merci la KCC.
Le portail internet Daum se voit contraint d'enlever de ses forums tous les messages en relation avec cette campagne de boycott. Continuant leur offensive contre Daum – qui pourtant se contente de laisser les internautes communiquer entre eux les contacts des entreprises concernées -, les trois journaux vont cesser de fournir au site les informations et articles qui l'alimentent.
La liberté d'expression semble menacée. Les vieux fantômes des dictatures ressurgissent. On reproche par exemple au Chosun d'avoir à l'époque qualifié les manifestants pour la démocratie lors du massacre de Gwangju en mai 1980 de simples émeutiers, et d'avoir ignoré les atrocités commises par le pouvoir dictatorial lors de ces évènements.
ChoJoongDong semblent avoir peur, et à raison. Leur position de media traditionnel est fragilisée. Ils perdent des annonceurs. Leur ligne éditoriale très conservatrice et quasi-systématiquement pro-gouvernementale les éloigne irrémédiablement d'une partie de la population (les plus jeunes) qui ne les lit plus et leur préfere internet.
Pour finir, une anecdote révélatrice de la lutte actuelle entre le pouvoir et les contestataires, dans laquelle les coups se font de plus en plus bas : un jeune policier qui avait demandé à être transféré afin de ne pas devoir affronter les manifestants vient de se faire accuser... d'harcèlement homosexuel contre 13 de ses collègues, une accusation largement suspecte et nauséabonde.