Des composés dérivés du raisin peuvent favoriser la résilience contre la dépression, montre cette étude américaine, qui élargit encore les bénéfices des polyphénols du raisin pour la santé mentale. Cette analyse approfondie de nouveaux dérivés, l'acide dihydrocaféique (DHCA) et le malvidine-3'-O-glucoside (Mal -gluc), suggère que ces composés être développés comme agents thérapeutiques pour le traitement de la dépression. Ces travaux, présentés dans la revue Nature Communications décryptent de nouveaux mécanismes sous-jacents de la maladie, ciblés par ces composés, naturels et prometteurs.
Car la dépression est une maladie complexe, associée à une multitude de processus pathologiques, dont l'inflammation du système immunitaire périphérique, à un ensemble de structures biologiques et de processus dans les ganglions lymphatiques et autres tissus, qui protègent contre les maladies, et à des anomalies impliquant les synapses. Cependant, les antidépresseurs actuellement disponibles ciblent sélectivement les systèmes qui régulent la sérotonine, la dopamine et d'autres neurotransmetteurs apparentés, mais ne traitent pas spécifiquement l'inflammation et les anomalies synaptiques. Selon les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC), chaque année, environ 16 millions de personnes aux États-Unis vivent un épisode dépressif majeur. Les traitements pharmacologiques conventionnels ne permettent une rémission temporaire que chez moins de 50% des patients atteints et sont souvent associés à des effets indésirables graves. Il existe donc un besoin urgent d'un éventail plus large d'options thérapeutiques.
Alors que de précédentes recherches ont montré que les polyphénols dérivés du raisin ont une certaine efficacité dans la modulation de la dépression, sans qu'on puisse expliquer leurs mécanismes d'action, cette collaboration de chercheurs de Rutgers, de la State University of New Jersey et de l'University of North Texas montre qu'une préparation bioactive polyphénolique composée de 2 polyphénols dérivés du raisin, est efficace contre la dépression induite par le stress. La démonstration est ici faite sur la souris : les chercheurs montrent, plus précisément que l'acide dihydrocaféique (DHCA) et le malvidine-3'-O-glucoside (Mal -gluc) peuvent favoriser la résilience chez ces modèles murins de dépression en modulant l'inflammation et la plasticité synaptique, respectivement :
- DHCA réduit les niveaux d'interleukine 6 (IL-6), une substance pro-inflammatoire sécrétée par les cellules T et les macrophages, en modulant épigénétiquement la séquence non codante du gène de l'IL-6 ;
- Mal-gluc module l'acétylation des histones du gène Rac1 et influence l'expression de gènes responsables de la plasticité synaptique ;
- le traitement DHCA / Mal-gluc s'avère ainsi efficace à atténuer les phénotypes de dépression chez ce modèle murin d'inflammation systémique accrue, induite par la transplantation de cellules de la moelle osseuse de souris sensibles au stress.
L'étude suggère ainsi une nouvelle option, naturelle, contre les phénotypes dépressifs médiés par le stress : " Notre approche combinée de DHCA et de Malgluc pour inhiber simultanément l'inflammation périphérique et moduler la plasticité synaptique dans le cerveau agit de manière synergique pour optimiser la résilience contre les phénotypes dépressifs induits par le stress chronique. Cette combinaison polyphénolique peut constituer une nouvelle option efficace et naturelle un sous-groupe de patients souffrant de dépression et d'anxiété "
Équipe de rédaction Santélog