Jules Verne a trouvé son successeur en la personne de Bertrand Piccard qui réussit un tour du monde en ballon et sans escale. Une aventure humaine autant que scientifique, un défi relevé au quotidien pour voler dans les vents favorables et l'optimisation de la performance grâce à la présence d'un staff technique impressionnant. L'équipe veut laisser le moins de prise possible au hasard et tout est étudié précisément : chaque souffle d'air, chaque perturbation, chaque courant ascendant, à quelle altitude faut-il voler... et quelles autorisations de survol de l'espace aérien faut-il obtenir. Certains pays ne laissent pas n'importe qui envahir leur ciel et offrent des délais de passage restreints, ce qui provoque chez nos compétiteurs quelques sueurs froides. L'océan, le désert, les montagnes, la terre entière vue du ciel et le message suivant : vue de là-haut, la paix semble aller de soi tellement notre planète est belle et ses paysages sublimes ; vues de là-haut, les guerres et les conflits de territoires semblent d'autant plus absurdes. Pour aller plus loin... Si vous voulez en savoir plus sur Bertrand Piccard, allez sans tarder sur son site internet. Vous y apprendrez que le monsieur est psychiatre, hypnothérapeute, a été ambassadeur aux Nations Unies, mandat pendant lequel il a oeuvré pour la cause des femmes, a fondé une organisation humanitaire qui lutte contre le Noma, une maladie liée à la pauvreté et complètement ignorée en Europe. Il donne également des conférences à travers le monde. On peut lire aussi son parcours expéditionnaire détaillé qui est en lien direct avec son engagement pour les énergies renouvelables et la sauvegarde de la planète. Quand on sait que son grand père a servi de modèle à Hergé pour créer le personnage du professeur Tournesol, on ne peut que s'intéresser au grand homme, à ce "savanturier" comme le dit son site qui est une source d'inspiration inépuisable pour qui a encore plein de rêves sous la pédale. C'est en rencontrant de tels personnages que l'on appuie sur l'accélérateur de la confiance et qu'on a envie de se lancer dans de beaux projets.
Eric Massiet du Biest, Yann Vrignaud, Le tour du monde en traction, 1990.
Un autre tour du monde, moins scientifique, plus aléatoire mais tout aussi passionnant. Les protagonistes ont la fougue et l'insolence de leurs vingt ans et l'amour de leurs véhicules : deux vénérables tractions pas forcément adaptées à tant de kilomètres sur des routes qui souvent n'en sont pas. Il faut tout le talent d'un mécanicien de génie pour ressusciter des moteurs à l'agonie et permettre au convoi de repartir après chaque avarie. Livre polyphonique puisque chaque participant à l'aventure raconte sa version de l'anecdote, du pays traversé, il est écrit avec simplicité mais c'est justement ce qui nous entraîne à poursuivre la lecture. Un vent de fraîcheur et de spontanéité souffle sur ces pages et on se prend au jeu, on s'attache aux personnages, on leur souhaite de réussir. Plus de 25 ans après, le livre n'a pas pris une ride et je connais une lectrice assidue qui se souvient encore avec émotion de la première fois où elle a ouvert le bouquin. Si j'avais lu ça adolescente, j'aurais eu des étincelles dans les yeux pendant assez longtemps ! Pour aller plus loin... Si revoir et réentendre Nicolas Hulot parler dans son micro aux commandes de son engin volant vous rend nostalgique, c'est le moment de visionner cette vidéo (il en existe plusieurs disponibles sur internet) dans laquelle le reporter volant présente un extrait de l'aventure filmé et envoyé par les participants eux-mêmes.
Et puis, parue en 2009, 20 ans après l'aventure, une bande dessinée publiée aux éditions Hoëbeke et dont on peut retrouver généreusement l'intégralité sur le blog de l'atelier de Joub réinterprète le parcours des aventuriers en offrant une histoire originale et en même temps proche des péripéties vécues par le groupe.
Anne Collet, Danse avec les baleines, 1999.
La dame a du chien. La dame sait ce qu'elle veut, se laisse guider par son instinct et ne va que là où celui-ci lui dicte d'aller, ne fait que ce qu'elle a envie de faire. Son parcours est celui de quelqu'un qui a trouvé sa passion, qui a tout mis en œuvre pour réussir et qui n'a jamais lâché le morceau. Celui d'une personne à l'intelligence pointue, à l'intelligence du cœur et qui a une envie folle de transmettre et de partager, en témoigne son expérience avec un équipage d'enfants sur le bateau Fleur de Lampaul. Anne Collet nous en apprend des tonnes (c'est le cas de le dire) sur les cétacés qui paraissent si éloignés de nous et avec lesquels, pourtant, nous partageons de nombreux points communs. Sans pédanterie scientifique, sans simplification méprisante, elle emploie les termes justes pour nous faire part de ses recherches et nous livre un message sans concession sur la nécessité de protéger notre planète et sa biodiversité. En lisant le livre des années après sa publication, on constate avec effroi que les prévisions d'Anne Collet étaient justes et que certaines espèces ont déjà été rayées de la carte de nos océans, la faute à la sur-pêche, à l'homme, à la pollution, à notre indifférence. Un voyage à la fois humain, scientifique et nécessaire. Une rencontre inspirante avec une femme de caractère qui nous enseigne que quand on veut suivre son étoile, si on s'en donne les moyens, alors tout est possible.
Pour aller plus loin...
Si vous brûlez de savoir ce que sont devenus les ados qui ont navigué sur le Fleur de Lampaul, une page intéressante à lire accompagnée d'une vidéo.
Si le sort et la protection des cétacés vous passionnent, rendez-vous sur le site de l'observatoire Pelagis, qui est un pôle important de recherche situé à La Rochelle et qui mène également une action de sauvetage des mammifères marins en cas d'échouage. Si vous vivez sur la côte, vous pouvez vous aussi signaler une observation ou un échouage et ainsi participer à la protection des espèces !