Le Sushi se rend compte en se relisant que le Sel de sa vie peut passer pour un être froid et insensible. Certes, il l’est un peu. Mais il n’est pas que ça. le Sushi est masochiste, mais pas à ce point. Le Sel de sa vie est juste quelqu’un rempli de contradictions.
Par exemple, il est incapable d’arrêter de penser et de se tourmenter ne serait-ce que quelques minutes. Ruminer, se poser des questions et se mettre la pression font partie de son quotidien. Imaginez-vous trouver le sommeil en vous demandant ce que vous ferez face à une hypothétique situation nécessitant une décision dans 6 mois. Imaginez-vous tenter de trouver le sommeil aux côtés d’une personne se demandant ce qu’elle fera face à une hypothétique situation nécessitant une décision dans 6 mois. Vous n’avez pas d’appel à un ami ni accès au Lexomil.
Etrangement, et ce malgré toutes ces réflexions, il ne se rend parfois pas compte de ce qu’il dit. Pas sur le coup. Pas sans un temps de réflexion. Cette situation peut être troublante, cette situation peut être déroutante, mais il faut savoir anticiper la crise et éviter le désastre.
Petit exemple concret:
Prenez un Sushi passablement épuisé mais ayant décidé d’être sociable et d’échanger au moins 3 phrases en 24 heures (”Bonjour” “Ca a été ta journée?” et “Bonne nuit” ne comptent pas)
Prenez un Sel de sa vie peu communicatif et en état de présommeil (donc, qui cogite, pour les trois au fond qui n’ont pas suivi.)
Lancez une discussion anodine sur n’importe quel sujet, en espérant qu’elle ne s’arrête pas au bout de deux échanges.
Laissez évoluer la conversation.
Remarquez avec étonnement qu’avec la chaleur, la couette repoussée, les orteils en éventail, le sujet parle d’anatomie.
Préparez-vous psychologiquement à agir pour votre intégrité psychologique. Soyez prêt à intervenir à tout moment.
Quand vous entendez “En parlant de mes oreilles [La partie de l’anatomie en question sera pudiquement remplacée par une autre afin de maintenir le caractère confidentiel de cet échange et parce que ça n’a concrètement aucun intérêt de savoir si la discussion tournait sur les orteils ou le nez] on m’a un jour dit…”
Intervenez. Sèchement, clairement, sans la moindre hésitation dans la voix: “Je ne pense pas que cette information m’intéresse et que je sois la personne la mieux placée pour l’analyser.”
Si vous êtes courageux, rappelez quelques principes de nudité entre gens civilisés.
Endormez vous avec cette question en tête: Mais quelle était donc cette révélation?