Après une mise en bouche au Bistrot des Belles Caves, à Tours, avec un Bourgueil, Perrières 2005 de
Jacky Blot de toute beauté
(pureté cristalline, acidité encore bien perceptible équilibrant des tannins
fins ayant du caractère), notre week-end ligérien démarre traditionnellement à
Husseau. Comme l’an dernier, je dois louer l’accueil superlatif de Jacky Blot, sa
disponibilité, son amour des vins, des terroirs et des hommes devenu
maintenant un « classique » auquel nous prenons toujours le même
plaisir. Echanges fructueux entre le vigneron et les différents groupes de
dégustateurs, pour un échange qui prouve que la passion du vin n’est pas vaine.
Seul petit bémol cette année, pas de
confiture d’agrumes de Madame Blot, … et la mousse au chocolat promise et
attendue n’est pas venue 😃
Place à la dégustation
Crédit photographies© : Jacky Blot
Le Montlouis Triple Zéro (Bulles) présente un nez
floral, une grande aromaticité et une sensation de douceur. Pointe minérale
fine presque salivante. Bouche avec une trame allongée très salivante, alliant
douceur et acidité, une énergie fine mais profonde et bien marquée. Finale qui
claque sur la langue. Très Bien +
Le
Montlouis Tradition
(Bulles) est très exubérant au nez, avec une floralité complétée par des notes
fruitées concentrées. Bouche plus tendue et plus longiligne, avec une sensation
de poudre de craie. Vinosité volumique et énergie décuplée en finale. Une autre
lecture de la bulle pour une autre utilisation (apéritif ou après-midi). Très Bien +
Le Montlouis,
Remus 2016 présente un joli de chenin floral, sur le chèvrefeuille.
Léger poudré élégant, presque salin / perlant. Bouche certes simple mais d’une belle
définition. Minéralité saline. Peut-être un peu court à ce stade. Très Bien
Le Montlouis,
Clos Michet 2016 propose un nez profondément vineux, une légère
pointe d’amers nobles sur le réglisse. Bouche sur une trame acide de bon aloi,
avec une allonge superlative. La poudre de craie est encore présente, mais plus
veloutée ici. Très belle finale. Très
Bien +
Le Montlouis,
Clos Mosny 2016 est un peu fermé au nez. Toutefois, la bouche est
plus ronde, mûre, sur un équilibre similaire au clos Michet, avec un supplément
de gras. On y décèle (déjà) un très gros potentiel (tant de garde que de
qualité). Très Bien +(+)
Le Montlouis, les
Hauts de Husseau (ex Remus +) 2016 correspond bien dans la gamme au
« grand frère » des précédents. Plus de tension et d’allonge, une
acidité plus noble. La bouche quoique serrée ne cache pas son potentiel. Tout
est là. Laissons le temps faire son œuvre. Excellent
Le Vouvray (Vin de France), la Bretonnière 2016 présente
un nez sur l’infusion de poudre de craie, mais plus fine et plus épurée que sur
Montlouis. Bouche grasse et enrobée, mais toujours cristalline et élancée.
Empreinte superlative … déjà presque prête. Superbe (c’est même trop beau pour
du Vouvray, donc Vin de France). Excellent
(+)
Le Montlouis, Remus 2015est opulent au nez. La bouche, sur un même
registre, laisse apparaître une trame tendue par l’acidité. Cette « entrée
de gamme ». Peut-être un peu court en finale, mais il faut se rappeler que
c’est une « entrée de gamme » ! Très Bien
Le Montlouis, Clos Mosny
2015montre
un registre totalement différent au nez. Ouverture avec l’empreinte d’un
millésime chaud qui sait garder de l’énergie en bouche. Allonge minérale
superlative, et finale sur un gras réglissé qui laisse des amers salivants sur
la langue. Très Bien +
Le Vouvray (Vin de France),
la Bretonnière 2015est complexe, avec de la maturité du raisin, une salinité avenante et un
potentiel de conservation de longue garde. En bouche, force tellurique, tension
extrême cristalline et ciselée, le tout habillé par une chair délicate bien
dessinée. Acidité juste mordante comme il faut. RDV dans 15 ans !? Excellent (+)
Le Montlouis,
Clos Michet 2010 est l’archétype du chenin qui brèze [© Bobosse].
Une pointe de réduction alliée à cette fausse oxydation définit un nez
profondément vineux et avenant. Bouche grasse, avec du muscle mais fin et
délicat, le tout sur une trame acide tendue. Long et volumineux certes, mais
énergique. Gras et glycériné légèrement enveloppant, jusqu’à une très belle
finale. Excellent +
Le Vouvray, la
Bretonnière 2009 (bu
à l’aveugle)représente le stade presque ultime de la
perfection. Très grande aromatique sur la maturité du raisin, rondeur et
vieillissement maîtrisés. La bouche est étonnamment encore très jeune (jusqu’où
s’arrêtera-t-il ?), quoique déjà un peu évoluée. Maturité et tension, pour
une finale ronde et marquante. Excellent
+(+)
Enfin,
un Montlouis,
Remus 2002 (en demi bouteille) présente un nez un peu chimique
(cétone aromatique / pétrole). Bouche sur une trame acide encore fraîche, une
belle aromatique qui se livre bien. Très
Bien +
Changeons
de domaine, mais ni de vigneron ni de qualité.
Bourgueil, Pied
de la Butte 2016 : ça pête les fruits murs, la cerise
griotte. Touche réglissée. Tannins frais, belle acidité et immédiateté en
bouche. Joli soyeux sur la finale. Vin de copains au sommet. Très Bien +
Bourgueil, Haut
de la Butte 2016 : plus minéral au nez, avec toujours cette
belle et grande maturité. Bouche plus corpulente mais avec ce fruit
intense qui transparaît derrière une fermeture du vin. Mâche et tannins se
conjuguent pour dessiner un grain en bouche. Potentiel de profondeur certain,
avec un peu de patience. Très Bien ++
Bourgueil, Perrières
2016
: maturité du fruit, minéralité, allonge de la trame, des tannins épicés, du
caractère sur un mode viril qui ne sacrifie rien à l’élégance. Potentiel
énorme. Excellent
Bourgueil, Haut
de la Butte 2015 : maturité plus marquée du fruit, avec une
impression de douceur et de soyeux. Bouche raccord, avec un supplément de
crémeux dans les tannins. Moins d’astringence que son petit frère de 2016.
Tonique. Très Bien +(+)
Bourgueil, Haut
de la Butte 2014 : nez plus variétal et moins opulent. Impression
de trame tannique au nez, avec un certain volume et un beau caractère. Bouche
fraîche et allongée, grands tannins encore un peu anguleux. Moins immédiat que
le 2015. Très Bien +
Bourgueil, Haut
de la Butte 2012 : grande finesse au nez, une pointe de
demi-évolution qui ne masque pas le fruit. Cerises noires presque sur le
kirsch. Bouche soyeuse à souhait, avec une acidité totalement intégrée à la
trame. Excellent
Bourgueil,
Perrières 2009 : finesse aromatique fruitée, trame
minérale, bouche qui transpire la terre (un vin de cailloux), persistance et
fraîcheur. Bon à boire aujourd’hui. Très
Bien +
Bourgueil,
Mi-pente 2012 : on franchit un nouveau palier. Nez
au-dessus au niveau aromatique, finesse et élégance fruitée, charpente et
équilibre. Superbe bouche sur un équilibre de funambule. Beaux tannins très
civilisés, mais avec une pointe de caractère enjôleur. Quel grain ! Excellent +
C’est
avec un peu de peine que nous devons écourter cette dégustation pour cause de RDV à Angers le soir-même. Voilà plus de 3
heures que nous échangeons et le temps a passé à une telle vitesse ! Encore
un immense merci à Jacky Blot pour l’ensemble de son œuvre.
Nous repasserons « à
la maison » (pour la mousse au chocolat !).
Bruno