Pour limiter le taux d’échec à l’université, les modalités d’orientation à destination des lycéens connaissent de véritables bouleversements. Pas toujours facile de s’y retrouver. Exemple à Bordeaux
Au Centre d’information et d’orientation (CIO) de Bordeaux Nord, une commode de bois aligne une quantité impressionante de tiroirs sur lesquels sont inscrites les différentes filières d’orientation. Preuve, s’il en fallait une, que le choix de sa formation professionnelle peut s’avérer difficile. Pourtant, les inscriptions dans la plupart des établissements d’études supérieures ont lieu en cours d’année de terminale. Il faut donc se renseigner impérativement sur sa future orientation au moins un an avant d’obtenir le bac. Pour aider les lycéens à faire le bon choix et du même coup réduire les statistiques d‘échec en première année d’université, une nouvelle mesure d’orientation dite «active» a été expérimentée cette année. «Cette démarche vivement conseillée, consiste en l’élaboration d’un dossier par l’élève de terminale, comprennant les notes de ses deux dernières années de lycée ainsi que son projet professionel. Le lycéen l’envoie en cours d’année via Internet à l’université dans laquelle il souhaite étudier, pour obtenir un avis préalable sur son choix» explique Christiane Rossignol, conseillère d’orientation-psychologue. «Le taux d’échec en première année était bien souvent lié à la surprise des contenus de chaque filière. Il est important que les futurs étudiants sachent précisément à quoi s’attendre en s’engageant dans une voie professionnelle» poursuit-elle. A l’heure actuelle, 3692 lycéens se sont connectés sur la base Apoflux de l’Université Bordeaux 2 qui coordonne ces dossiers. 3403 d’entre eux ont déposé une ou plusieurs demandes d’orientation en première année. «Les élèves restent libres de choisir leur filière mais ils bénéficient d’un conseil supplémentaire. L’orientation active était nécessaire dans la mesure où elle permet d’orienter efficacement les élèves vers des formations pour lesquelles ils ont des compétences» ajoute William Marois, recteur de l’académie de Bordeaux. Toutefois, l’orientation active, comme toute mesure, connaît des effets pervers : «Seuls les élèves qui font ces démarches, bien souvent ceux qui obtiennent de bons résultats, sont conseillés. Il faut pousser l’initiative plus loin et se demander comment impliquer tous les autres dans cette démarche d’orientation» soulève Mireille Mille, conseillère au CIO. «Mais au delà de toutes ces nouvelles mesures, une chose est sûre, l’orientation connaît actuellement un véritable bouleversement» concluent conjointement les deux conseillères d’orientation, circulaires en main.
Mathilde Curien