Lara Dearman
Editions Robert Laffont
Collection La Bête noire
Traduit de l'anglais par Dominique Haas et Stéphanie Leigniel
Novembre 2017
404 pages
20 euros
Thriller
Quatrième de couverture : "Je n'ai pas peur du noir... juste de ce qui s'y cache." Poursuivie par ses démons, Jennifer Dorey a quitté Londres pour retourner dans sa maison d'enfance avec sa mère, à Guernesey, où elle est devenue reporter au journal local. Elle pensait pouvoir souffler un peu. Elle avait tort. Quand le cadavre d'une jeune femme s'échoue sur une plage, la journaliste mène sa propre enquête et exhume plusieurs morts similaires qui s'étendent sur une cinquantaine d'années.
Plus troublant encore, toutes les victimes avaient sur le bras des marques semblables à un symbole gravé sur un rocher de l'île : les "griffes du diable", dont la légende veut qu'elles aient été laissées par Satan lui-même...
Avec La griffe du diable, je lis mon deuxième thriller de la collection La bête noire chez Laffont et je peux vous dire que c'est encore un excellent polar qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout et qui m'a fait flipper. Non seulement l'ambiance est efficace et les décors vous transportent jusqu'à vous frigorifier mais l'identité du coupable demeure un mystère savamment entretenu ! Une fille, Amanda est retrouvée noyée sur une plage de l'île de Guernesey... Une journaliste, Jennifer Dorey, reporter au journal local, revenue de Londres après une sombre affaire qui l'a choqué, débute une minutieuse enquête. Bientôt elle va découvrir que Amanda n'est pas la première fille à se noyer sur l'île. De son côté la police recueille le témoignage d'un jeune homme qui affirme avoir vu, quelques heures avant le décès de Amanda, un épouvantail la représentant physiquement avec des marques de scarification. Jennifer fait des recherches dans les archives et découvrent plusieurs morts similaires, toutes à dix ans d'intervalle. La coïncidence est mince. Toutes les jeunes femmes se ressemblent et fait encore plus étrange, toutes avaient l'air d'être en mal-être social, familial ou bien physique... Et si un serial killer rôdait sur l'île depuis plus de cinquante ans ?
Un folklore fascinant, une ambiance prenante et sombre, des superstitions angoissantes, des vieilles légendes de sorcières et de diable, des décors impressionnants... La griffe du diable est un polar extrêmement bien maîtrisé qui tient son suspense jusqu'à la toute fin. Je n'avais rien vu venir et même si l'auteure nous met sur la voie, distillant une part de la vérité, la lumière sur les meurtres n'est limpide que vers le dernier chapitre. Le rythme est efficace et vraiment bon : imaginez aussi l'île de Guernesey, ses plages, ses habitants, ses secrets inavouables. Le théâtre de ce thriller est assez exceptionnel et plonge le lecteur dans une ambiance à la fois silencieuse et vertigineuse, glauque et sombre. Puis il y a le personnage de Jennifer qui a lui aussi un secret... apparemment terrifiant, suffisamment traumatisant pour que la jeune femme quitte Londres et rentre chez elle, là où elle se sent en sécurité sur une île qu'elle connaît profondément et qui abrite son âme d'enfant. Jennifer est attachante. Je l'ai adoré. Elle est courageuse, déterminée, a l'âme d'une téméraire malgré sa vulnérabilité. Elle se doit de trouver le coupable car elle est saisie par ce qui arrive à ces jeunes filles. Elle a envie d'aider et ne cherche pas à ce qu'on l'aide, elle, alors qu'elle en aurait besoin. Ce fut une lecture vraiment addictive et flippante, qui m'aura fait frissonner jusqu'au bout, et dont le suspense se révélant par bribes savamment distillées, saura captiver le lecteur. Pour les amateurs du genre!