CANCER de la PROSTATE : L’obésité gonfle aussi le risque de récidive

Publié le 02 février 2018 par Santelog @santelog

Jusqu'à 30% des patients développent une récidive du cancer de la prostate après une prostatectomie radicale. Cette étude présentée à la Conférence de l'American Association for Cancer Research sur l'obésité et le cancer révèle un risque bien accru chez les patients obèses, atteints de cancer de la prostate et ayant subi cette intervention. Des données importantes en regard de la forte hausse de prévalence de l'obésité et du syndrome métabolique et de la forte incidence du cancer de la prostate.

De précédentes études ont lié l'indice de masse corporelle élevé (IMC) et le syndrome métabolique à un risque accru de récidive après prostatectomie mais avec des résultats divers. Le Dr Arash Samiei, chercheur au Département d'urologie à l'Allegheny Health Network à Pittsburgh, s'est donc penché, avec son équipe et sur une plus longue durée de suivi, sur cette association entre l'obésité, le syndrome métabolique et les résultats oncologiques après chirurgie de la prostate.

Leur étude rétrospective a suivi sur 4 ans les résultats de 1.100 chirurgies de la prostate effectuées entre 2003 et 2013, chez des patients âgés en moyenne de 60 ans au moment du diagnostic. 34% des patients étaient obèses et 19% étaient atteints de syndrome métabolique.

Les chercheurs ont pris en compte le score de Gleason, le stade pathologique, le taux de PSA préopératoire, le temps de récidive biochimique, et les différents facteurs métaboliques, tels que la glycémie à jeun, les triglycérides, les niveaux de cholestérol, dont HDL, l'IMC préopératoire et la pression sanguine. La récidive a été définie de manière biochimique par 2 mesures consécutives de l'antigène prostatique spécifique (Test PSA) ≥ 0,2 ng / mL après la prostatectomie, ce qui indique un cancer de la prostate récurrent. Les patients ont été répartis en groupes, selon le niveau de risque de leur cancer (faible, intermédiaire ou élevé). L'analyse montre :

  • un pourcentage plus élevé de patients obèses dans le groupe à haut risque (41,2% des patients à haut risque)
  • vs dans le groupe à risque faible ou intermédiaire (32% des patients à risque faible / intermédiaire) ;
  • la récidive biochimique apparaît nettement plus élevée chez les patients ayant un IMC ≥ 30 (32,4%) que chez les patients ayant un IMC <30 (16,9%) ;
  • les patients atteints du syndrome métabolique ont un risque de récidive biochimique multiplié par 4 vs ceux exempts de syndrome métabolique.
2 implications pour les patients obèses atteints d'un cancer de la prostate :
  • Les patients atteints de cancer de la prostate qui sont obèses ou souffrent de syndrome métabolique ont donc un risque bien plus élevé de récidive, ils devraient donc bénéficier d'un suivi plus ciblé.
  • Enfin, en prévenant le syndrome métabolique, les hommes atteints d'un cancer de la prostate peuvent avoir une plus grande chance de résultats favorables après la chirurgie.