Antigone

Publié le 02 février 2018 par Pralinerie @Pralinerie
Je connais bien celle d'Anouilh et de Sophocle, je lorgne sur celle de Bauchau (comme sur toute son œuvre) depuis mes débuts dans la blogo sans jamais passer le pas. Et voilà qui est fait. Sans difficulté ni inquiétude. Une lecture qui arrive à point. 
Une lecture de l'histoire d'Antigone plus fouillée que celles que je connaissais, qui laisse véritablement s'épanouir le personnage, qui creuse la rivalité entre Etéocle et Polynice, ainsi qu'avec Ismène. Une Antigone qui ne cherche que l'authentique, le vrai. Sans froufrou. A travers l'art et la médecine. Une Antigone qui veut la vie. E qui avance sans peur vers la mort. 
Comme j'ai aimé ce personnage. Comme j'ai aimé cette réécriture, empreinte d'hommage à la mythologie grecque, à la culture de l'hybris et de ses conséquences, à la culture politique mais aussi psychanalytique. Cela en fait un roman riche, aux lectures multiples. Sans parler du style, assez lyrique et poétique. S'il m'a pesé au début, je me suis étonnée à l'apprécier de plus en plus en avançant dans ma lecture. 
"Est-ce qu'il ne faut pas être rejeté pour devenir soi même ?"
"C'est aussi tellement toi, Antigone, cette confiance intarissable dans l'action de la vérité, dont on ne sait si elle est magnifique ou seulement idiote. Crois-tu qu'on peut, sans délirer, espérer comme tu le fais ?"
"Avec toi, on croit aux dieux, à ceux qui éclairent et à ceux qui transpercent. On croit au ciel, aux astres, à la vie, à la musique, à l'amour à un degré inépuisable. Toujours tu es celle qui nous entraine grâce à tes yeux si beaux, à tes bras secourables et à tes grandes mains de travailleuse qui ne connaissent que compassion"
"Demander, recevoir parce qu'on a eu la confiance de demander, on s'aperçoit alors qu'on ne mendie pas seulement pour survivre, on mendie pour n'être plus seul"