Il y a un monde de la mer, mais plusieurs mondes de la compétition sur l'eau. Les rugueux solitaires de la course au large, les fous de tactique de l'America's Cup, les fondus de record qui fusent sur une paire de coques. Et puis, il y a une tribu à part, celle des grands « maxis », ces yachts démesurés appartenant à des amateurs éclairés. Les deux plus grands, le Néo-zélandais Alfa Romeo et l'Australien Wild Oats, viennent de croiser le fer - ou plutôt le carbone - à l'occasion de la Giraglia Rolex Cup. À les voir amarrés aux quais de Saint-Tropez, on ne peut s'empêcher de percevoir d'abord ces bateaux comme des écrins d'exception pour marins de luxe. Et pourtant, ils sont bien autre chose que des caprices de milliardaires en quête de ponton flottant pour cocktails estivaux. À leur aise dans les eaux tropéziennes ou celles de Porto Cervo en Sardaigne, ces grands fauves nautiques sont aussi capables d'affronter les déferlantes de la redoutable Sydney-Hobart ou les charmes parfois acérés de la non moins légendaire Fastnet. Wild Oats, vainqueur de la dernière Sydney-Hobart, et Alfa Romeo sont aujourd'hui les bateaux de régate les plus rapides du monde. [...]
Avec une logique, puisque ces bateaux sont les Formule 1 des mers. « Ils sont encore plus techniques que ceux de la course de l'America, car il y a moins de règles imposées, confie-t-il. Alfa Romeo dépasse aisément les 30 noeuds, nous avons ainsi traversé le détroit de Tasman à la vitesse moyenne de 22 noeuds. » À 60 ans, après s'être battu contre un cancer qui le gêne pour parler, Neville Crichton ne se contente pas de faire les chèques et de recevoir les coupes : il barre lui-même son bateau, et avec talent. Il vient de remporter la Giraglia Rolex Cup. Les super-yachts sont presque tous armés par des Australiens, des Néo-Zélandais ou des Américains. Même dans des dimensions plus raisonnables, les Français sont peu présents dans la ronde des grands bateaux, à la différence des Italiens par exemple. « Il y a sans doute une part d'explication culturelle, avance Carlo Croce, les Français aiment moins « montrer » que nous. Ils ont une approche plus sportive et familiale, sur de plus petits bateaux. Les Italiens aiment ce qui est beau et grand et ont des bateaux sponsorisés, avec des équipiers souvent professionnels."
Site Rolex : http://www.rolex.com/fr/index.jsp
Résultats : http://www.regattanews.com/events/164/6_1_GRC07_IRC_GRCR....